A quoi sert
le parti révolutionnaire ?
La confusion générale règne dans les sphères du mouvement communiste ;
Les bases héroïques du marxisme ne sont que très rarement maîtrisées, les principes de la révolution ne sont presque jamais respectés et défendus, et l’immense majorité des dits « communistes » n’ont pas la moindre idée du pourquoi il faut s’organiser sur des bases communistes, dans un parti communiste…
Regardez la LCR de Besancenot et son projet de nouveau parti anti-capitaliste ! Nos révolutionnaires de salon, qui souhaitent rassembler, sans aucun programme, des gens issus de courants inconciliables (du PS bourgeois à l’extrême-gauche ouvrière, en passant par toutes sortes d’associatifs), peuvent-t-ils nous préciser quelle est leur nouvelle conception de la révolution ? Et peuvent-ils nous expliquer pourquoi et sur quelles bases nous devrions nous organiser dans un même parti ? Non, la LCR et son éternel opportunisme intéressé, en ouvrant ses portes au marasme dépolitisé et en se débarrassant de ses dernières tendances marxistes-révolutionnaires, achève son évolution réformiste ! Ce nouveau parti à l’odeur de la traîtrise latente, cherche simplement à faire des adhésions, et loin de dresser des perspectives pour fonder l’unité politique, développe la confusion, l’impuissance et la misère de la contestation !
Camarades, que les choses soient claires, le parti implique par définition des idées politiques communes et un minimum de conscience des objectifs concrets à réaliser !
Il n y a pas d’unité politique possible entre ceux qui veulent lutter pour réformer le système capitalisme et participer à la gestion gouvernementale des affaires de la bourgeoisie, et ceux qui veulent lutter pour renverser révolutionnairement le système !
L’unité politique se forge sur des principes et un projet commun! Et notre unité, nous la voulons communiste et révolutionnaire ! Car le parti de la révolution que nous construisons doit s’acquitter de fonctions qui diffèrent par nature de celles d’un parti politique bourgeois ou d’un simple syndicat de lutte par exemple. Pour résumer, et au-delà de nos efforts de construction, nous pouvons regrouper les fonctions du parti en trois grandes tâches :
1. Premièrement, les révolutionnaires organisés, doivent diffuser et populariser les idées de la révolution et du socialisme dans la population. Nous devons ainsi, pour préparer les consciences à la nécessité d’un dépassement révolutionnaire et socialiste de la vieille société capitaliste, dresser sans relâche notre projet, celui d’une société réorganisée sur la base d’une économie socialisée ; Affirmer que l’humanité peut et doit acquérir, grâce au cadre d’une société fondée sur la propriété collective des moyens de production, la maîtrise d’un développement, enfin déterminé en fonction des objectifs et des intérêts des hommes et de leur environnement.
2. Le parti révolutionnaire est aussi un outil d’intervention dans la lutte. Le moteur du changement et des perspectives révolutionnaires c’est la lutte entre les classes sociales. Le parti révolutionnaire, ayant accumulé l’expérience de lutte du salariat, doit initier, organiser puis diriger vers les objectifs révolutionnaires la lutte du prolétariat et de la population exploitée contre la bourgeoisie et ses dirigeants politiques.
3. Enfin, le parti de la révolution a pour fonction fondamentale de préparer la conquête insurrectionnelle du pouvoir. La raison d’être du parti c’est d’être un instrument de prise du pouvoir ! Les révolutionnaires doivent donc se penser, s’organiser et se préparer pour s’acquitter de cette tâche de renversement du régime capitaliste et de prise du pouvoir par le peuple salarié et exploité. Le parti révolutionnaire doit donc, au-delà de son travail de construction et d’organisation, remplir ses fonctions de propagandes, d’agitation, d’intervention, et d’élaboration en vue d’une révolution victorieuses. Mais, le parti révolutionnaire même solidement constitué, ne suffit pas pour autant. Pour renverser le système en place, il faudra aussi que les conditions objectives le permettent ; Autrement dit la société bourgeoise mature et même pourrissante doit connaître une crise générale, économique, sociale et institutionnelle, pour pouvoir être jeté dans la tombe. Cependant, l’existence d’un (ou plusieurs) parti révolutionnaire, capable de remplir brillamment leurs fonctions, reste et restera la condition sine qua non pour notre victoire future et définitive sur le capital !
Publié dans Combat n°2 Juillet/Aout 2008