Comprendre la vrai
nature de l’Etat
Il fut un temps où l’Etat n’existait pas. C’était un temps où aucune classe dominait une autre, l’Etat n’était donc pas une nécessité, car il n’est nécessaire que dans la mesure où une minorité possédante entend dominer la majorité productive.
L’Etat c’est ce groupe d’hommes spécial dont la seule fonction est de gouverner où de faire gouverner, et qui pour cela a besoin d’un appareil coercitif particulier- prison, détachements spéciaux, troupes, etc… Afin de contraindre la volonté du peuple par la violence et la répression, alors apparaît l’Etat. Mais il fût un temps où l’Etat n’existait pas, où les rapports sociaux, la société elle-même, la discipline, l’organisation du travail, tenait par la force de l’habitude et des traditions, par l’autorité naturelle et le respect dont jouissaient les anciens du clan, où les femmes étaient indispensables au sein du clan- leur situation était alors non seulement égale à celle des hommes, mais souvent même supérieure- et où il n’existait pas une catégorie particulière d’hommes, de spécialistes pour gouverner.
L’histoire nous montre que l’Etat appareil coercitif distinct n’a surgit que là où est apparue la division de la société en classe, en groupes d’hommes dont les uns Peuvent constamment s’approprier le travail et l’exploitation des autres.
La forme que prend la domination de l’Etat sur le peuple peut différer. Le Capital manifeste sa puissance d’une façon là où existe une certaine forme, d’une autre façon là où la forme est autre. Mais somme toute le pouvoir reste aux mains du Capital, il protège la minorité possédante et la sacro- sainte propriété privée sous une forme où l’autre. Il protège le/ ou les possédant(s) de la production (usine, fabrique…), des ressources naturelles (pétrole, eau , énergie…)- sous forme de patron, actionnaire, trusts financiers…
Cette classe de possédant n‘est rien, plus rien sans l’Etat… sans l’Etat elle ne peut exploiter celui qui ne possède rien d’autre que sa force de travail…
Ils peuvent grâce à l’Etat vivre « oisivement, grassement » sur le dos et l’exploitation de millions de travailleurs et de salariés… L’exploitation de l’homme par l’homme, elle est impossible sans l’Etat, sans une force de coercition et de répression.
Voilà la vraie nature de l’Etat.
Quelles que soient les formes revêtues par la République, fussent- elles les plus démocratiques, si c’est une République bourgeoise, si la propriété privée de la terre, des usines et des fabriques, y subsiste et si ce « capital privé » y maintient toute la société dans l’esclavage salarié, autrement dit si l’on y réalise pas la socialisation de la production des ressources et du foncier spéculatif comme du transport, cette machine reste une machine qui permet aux uns d’opprimer et d’exploiter les autres. Nous rejetterons tous les vieux préjugés selon lesquels l’Etat c’est l’égalité générale. Ce n’est qu’un leurre, une esbroufe. Tant que l’exploitation existe l’égalité est impossible. Le grand propriétaire de foncier ou de production ne peut être l’égal du salarié, ni l’affamé du repus. La vieille fable selon laquelle c’est le pouvoir du peuple entier… nous la rejetons ! Nous créerons Notre République ! Ni bourgeoise, ni parlementaire. Le parlement représentatif est une inutilité qui ne sert que les bourgeois et leur Etat. La République des Conseils n’a pas besoin d’une clique de parasites sociaux comme les hauts fonctionnaires bourgeois. Le peuple n’est plus analphabète comme au 19ème siècle.
Au 21ème le peuple peut se prendre en main et appliquer une autre démocratie « réelle celle-là ». De plus de nos jours il en a les capacités techniques. Quant à la clique d’exploiteurs ils auront droit au travail comme les autres, ni plus ni moins, à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités.
Quant à la réaction qu’elle n’espère aucune pitié…
PAUL GAEL
Publié dans Combat n°8 Avril 2009