Une seule solution, la révolution !
Il faut monter d’un cran !
Après le succès de participation massive aux journées d’action du 29 janvier et du 19 mars, on peut légitimement penser que les travailleurs de notre pays sont déterminés à ne pas se laisser faire !
Le gouvernement de Sarkozy a pu mesurer leur volonté de rejeter les mesures antisociales qu’il inflige à la grande majorité du peuple. Mesurer leur volonté de ne pas se laisser endormir ni par les vagues promesses vaseuses de «moralisation du capitalisme», ni par de supposées «sanctions» à l’encontre des «patrons voyous» ni, encore moins, par un « plan de relance » qui n’est rien d’autre que des cadeaux à un patronat, qui depuis toujours se gave sur notre dos !
Et le défilé du 1er. Mai a réaffirmé l’énorme potentiel de lutte et de résistance d’une classe qui subit les effets d’une crise qui la plonge -au rythme infernal de plus de 80 000 licenciements par mois- dans le chômage et la misère. Les travailleurs veulent du changement. Ils en ont assez de s’appauvrir et de faire les frais de la crise pour continuer à enrichir les oligarques qui contrôlent l’industrie et la finance ! Ils disent basta à la précarité ! Ils en ont ras-le-bol de voir les gouvernements, la caste de politiciens de droite et de pseudo « gauche » rogner chaque jour un peu plus leur salaire durement gagné et leur pouvoir d’achat ! Marre de ceux qui liquident à tour de bras le service public, qui veulent rentabiliser l’accès aux soins, hypothéquer l’éducation de nos enfants ! Assez de constater que le seul et véritable objectif du gouvernement de la droite est celui du sauvetage -aux frais du peuple- d’un système d’exploitation inique et des spéculateurs rentiers !
La mobilisation a fait défiler côte à côte ouvriers et employés, chômeurs et sans-papiers, étudiants et chercheurs, enseignants, fonctionnaires. Parallèlement, les travailleurs des usines concernés par des plans sociaux adoptent des nouvelles formes de lutte qui font peur au patronat et mettent en porte-à-faux les directions syndicales, car celles-ci craignent que le dépassement par la base ne finisse par mettre à jour la dégénérescence qu’a fait d’elles de « partenaires » du patronat pour mieux l’aider à saigner les travailleurs.
Tout cela donne de l’espoir. Car force est de constater que la flamme de la révolte est toujours vivante et qu’il suffirait d’une étincelle… Cela donne de l’espoir, mais surtout cela ouvre des perspectives révolutionnaires aux prochaines échéances et aux futures actions que nous devons organiser et développer. La machine de la contestation, le moteur de la lutte se sont mis en mouvement et ont pris d’assaut la rue pendant quelques heures. Des millions ont répondu à l’appel. Le ferment du changement battait le pavé et il aurait dû faire trembler la bourgeoisie et le patronat, le gouvernement et les détenteurs du capital. Ce ne fut pas le cas.
Face à l’appel -pour une fois unitaire- des organisations syndicales, Sarkozy reste sourd au cri du peuple et cette révolte-là ne lui fait pas peur ; en bon laquais du patronat, en bon représentant d’une droite qu’en a vu d’autres, il sait qu’il a de la marge, que l’Etat dispose d’un arsenal répressif -policier et judiciaire- au service des puissants, et il menace déjà de le mettre en branle ! Mais il aurait tort de penser que nous allons nous arrêter là, que nous continuerons à manifester pacifiquement face au déferlement répressif ! Et il aurait doublement tort s’il ne se méfiait pas de l’intelligence du peuple et de la capacité des révolutionnaires à s’organiser, à ouvrir la voie qui conduit à la prise du pouvoir !
Car, en effet, il va falloir plus qu’une manif pour venir à bout du système, pour remplacer cet Etat au service d’une minorité d’exploiteurs et parasites par un Etat du peuple, pour le peuple et contrôlé par le peuple ! Mais nous allons le faire ! Il nous menace de lâcher la meute policière aux trousses des travailleurs ? Nous allons monter d’un cran !
Le mouvement ouvrier, les travailleurs de France et d’ailleurs commencent à sortir d’une très longue période de reflux, d’endormissement. Les promesses non tenues par la gauche réformiste, l’abandon par les partis de la classe ouvrière de toute référence au socialisme et de tous les piliers théoriques qui soutenaient son combat, l’ont plongé dans un fatalisme bien entretenu par la droite et les traîtres de tout poil. L’effondrement et l’échec de régimes bureaucratiques de l’Est, suite à leur renoncement à poursuivre dans la voie du socialisme, ont redéfini un nouveau rapport de forces au bénéfice de la réaction mondiale. Il a privé les anciens cadres du mouvement ouvrier d’une base d’appui. Il a décapité pacifiquement le mouvement, le démobilisant et l’entraînant à subir passivement, pendant des années, les offensives du capital.
Mais le combat s’amorce et renaît partout. La grève exemplaire des camarades guadeloupéens nous a montré qu’avec détermination il est possible d’obtenir des victoires ! Partielles peut-être, mais nous savons que le chemin de la révolution est long et que notre ennemi, puissant. Chez Continental, comme chez Caterpillar ou à ERDF et GRDF ; chez Tassos ou chez Molex, de plus en plus les travailleurs nous montrent qu’ils ne sont pas prêts à lâcher le morceau et pour se faire comprendre, ils adoptent de nouvelles méthodes de lutte. Le gouvernement agite l’épouvantail de la loi, de la légalité bourgeoise, de la répression policière et judiciaire au nom de la «liberté de travailler» contre des travailleurs qui défendent leur emploi ? Nous allons monter d’un cran !
Alors que faire ? Confrontés à des directions syndicales corrompues et bureaucratiques, plus promptes à préserver « l’ordre social » et leurs prérogatives qu’à impulser un mouvement revendicatif puissant, autour des mots d’ordre unitaires qui dépassent les revendications catégorielles, que faire ? Que faire devant le réformisme du PS et du PCF, devant l’opportunisme et la dérive idéologique de la LCR devenue NPA ? Devrions-nous serrer les dents, sombrer dans le fatalisme et faire encore confiance à cette caste de politiciens corrompus, vendus au grand capital qui nous étrangle ? Faire encore confiance aux opportunistes de tout poil qui ne cessent de faire le jeu de la bourgeoisie ? Non ! Nous allons monter d’un cran !
Notre objectif immédiat doit être celui de mobiliser et organiser les travailleurs en vue d’une grève générale sur la base de revendications concrètes et unitaires ; celui de politiser la contestation naissante pour faire -dans un premier temps- reculer le gouvernement et inverser par-là, le rapport de forces.
Dans le système capitaliste nous n’avons que les droits que nous sommes capables d’acquérir et, défendre ! Pour cela, nous devons impulser et aider à constituer une organisation par la base, quartier par quartier, usine par usine, zone industrielle par zone industrielle, reliant les luttes et les revendications, unissant habitants et salariés déjà en lutte à ceux qui ne le sont pas encore, à travers des assemblées populaires qui détermineront les tâches et éliront des responsables révocables ; impulser la constitution des caisses de solidarité avec les travailleurs en grève ; appeler à l’occupation des usines où plane une menace de licenciement ; renforcer par une présence massive les piquets de grève existants et en constituer d’autres pour s’opposer à tout délogement ; s’opposer à toute expulsion locative dans notre quartier, créant ainsi les germes d’un véritable double pouvoir capable de décider des actions à mener et à garantir leur succès.
Que le patronat, que les détenteurs du grand capital et ses sbires du gouvernement le sachent : Que nous, communistes révolutionnaires, n’allons pas plier ! Que nous savons dans quel combat nous nous sommes engagés et que nous sommes conscients qu’il sera long et difficile. Que nous avons les convictions qu’ils n’ont pas. Que notre détermination ne connaîtra pas le répit. Que nous savons que nous payerons cher le prix de la liberté et d’une société plus juste. Que nous savons que certains d’entre nous ne verrons pas le jour où le peuple travailleur finira par les exproprier, par leur briser la nuque, mais que cela ne nous arrêtera pas !
Pour la défense des acquis obtenus dans la lutte !
Pour la conquête du pouvoir pour le peuple et par le peuple !
Pour la révolution et le socialisme !
Nous allons monter d’un cran !
FERNANDO
Publié dans Combat n°9 Mai 2009