Grave conflit au Pérou

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Non classé
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Grave conflit au Pérou

 

Ces dernières années d’importants gisements ont été découverts dans la région amazonienne. Dès lors, plus de 70% du territoire a été divisé en concessions de prospection pétrolière et gazière menaçant les forêts vierges et les populations indigènes.

Des poches de résistance se sont organisées un peu partout, au Brésil, en Colombie, au Guatemala, en Equateur ; des groupes d’indiens tentent de mettre un terme au désastre écologique et sanitaire provoqué par l’exploitation capitaliste des ressources naturelles.

Ces organisations ne revendiquent pas les terres mais simplement la jouissance de vivre en harmonie, comme les Mapuches au Chili. Alors qu’en Bolivie, le président Morales a nationalisé les réserves d’hydrocarbures et renégocié les conditions d’exploitation avec les compagnies pétrolières, au Pérou, depuis 2 mois la communauté indienne, regroupée dans l’Association Interethnique pour le développement de la foret péruvienne (AIDESEP) manifeste et bloque routes et fleuves, notamment l’importante transamazonienne.

L’Etat a en effet décidé de passer à la vitesse supérieure dans l’ouverture des richesses naturelles du pays aux groupes étrangers en signant un nouveau traité de libre-échange avec les Etats-Unis, n’hésitant pas à bafouer les droits, pourtant reconnus, des populations indiennes.

La résistance acharnée et sans répit des indiens est possible grâce à l’appui des populations locales et du soutien partagé dans toutes les franges de la société péruvienne.

Pourtant le gouvernement d’Alan Garcia n’en démord pas et continue à mater la moindre protestation. Cette fois le peuple ne s’est pas laissé faire. Les premières forces de l’ordre envoyées ont été retenues en otage par les manifestants. La deuxième vague a donné lieu à de violents affrontements qui ont fait une douzaine de morts parmi les indiens et au moins 23 parmi les forces de police. Les principaux leaders de l’Aidesep ont dû trouver l’asile politique au Nicaragua.

Face à un pouvoir intraitable au service de firmes internationales omnipotentes, la population n’a d’autre choix que de s’organiser pour lutter. Mais en Amérique latine, quand la contestation gronde, le bruit des bottes résonne, car l’impérialisme US reste à la manœuvre, toujours aussi féroce.

Le pillage de cette partie du monde continue à attirer les convoitises des multinationales au prix de la dévastation de la nature et au détriment du peuple. L’émancipation de la domination coloniale n’a pas permis de mettre fin à la domination du capital qu’elle servait.

L’Amazonie abrite une formidable biodiversité que le système bousille par les lucratives exploitations des sous-sols ou du bois. Au Pérou, comme dans de nombreuses régions d’Amérique latine, la question de la préservation du milieu naturel face aux ravages de l’économique capitaliste oppose les intérêts de la population à ceux des grands groupes industriels.

La division internationale du travail, l’organisation de la production dans une logique de profit sont autant destructrices pour la nature qu’avilissantes pour l’homme. Si nous ne voulons plus voir la mer et les cours d’eau pollués, les terres devenir incultivables, la forêt disparaître, il va falloir imposer un contrôle populaire sur l’activité humaine.

Pour un développement harmonieux il s’agit d’organiser toutes les forces de production selon nos intérêts. Pour que le monde de demain nous appartienne !

Publié dans Combat n°10 ETE 2009

Laisser un commentaire