Récit d’un homme ordinaire

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Récit d’un homme ordinaire

 

« Il est 19H quand je quitte mon travail, ce vendredi. Je suis enfin en week-end, et j’ai une femme et deux enfants qui m’attendent pour manger à une centaine de kilomètres de là.

En arrivant à ma voiture, je m’aperçois qu’un de mes pneus est sérieusement dégonflé, pour ainsi dire à plat. Il n’y a pas d’autoroute à proximité et la plupart des stations-services sont déjà fermées. Heureusement, je sais qu’il y a un supermarché avec station-service pas très loin qui ne ferme pas avant 21H.

Une fois arrivé là-bas, j’ai beau chercher, je ne trouve pas de gonfleur. Je m’adresse donc au magasin, mais un responsable arrogant m’explique, qu’en raison des risques de vols, le magasin ne le mettait plus à la disposition des clients après 19H… J’insiste, contenant mes nerfs, en lui expliquant que la sécurité des clients devrait primer sur les histoires de risque de vol. Mais la face de con s’obstine et je dois repartir amer, le pneu toujours dégonflé…

Forcé de rouler lentement, il est 23H passées lorsque j’arrive à la maison. Les enfants sont couchés, et ma femme m’attend en somnolant. Elle se lève à 6h pour travailler, mais elle se force à m’accompagner le temps de manger mon diner réchauffé.

Le lendemain, il est 14h quand j’emmène mes deux enfants à la piscine. Le plus grand a 9 ans, la petite en a 5 et ne sait pas encore nager. En arrivant au bord du bassin, je demande au maitre-nageur, comme à l’habitude, de me prêter une ceinture flottante pour la petite. Mais, stupéfaction, celui-ci me la refuse ! Je demande au responsable, un employé de la mairie, qui m’explique que suite à des dégradations de matériel, la piscine ne prête plus de ceintures. Je lui rétorque que ses soi-disant dégradations n’avaient peut-être pas beaucoup d’importance à côté de la sécurité des jeunes enfants, puisque cette piscine ne possède pas de bassin avec moins d’un mètre d’eau… Mais le responsable, visiblement aussi stupide que ses employeurs, ne cède pas. Mes enfants sont présents, alors j’évite le scandale. J’entre dans l’eau avec ma fille dans les bras et je me vois obligé de refuser la petite course en nage libre que j’avais promis a mon fils avant d’arriver…

Voici mon récit, celui d’un week-end mal entamé mais néanmoins ordinaire. Le train-train d’une vie qui pourrait être meilleure, si des chiens assoiffés n’avaient pas décidé, de tout dégrader pour quelques intérêts. Mais qu’ils sachent ces nantis que rien n’est garanti, car le mal qu’ils infligent ne restera pas impuni ! »

Publié dans Combat n°10 ETE 2009

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