Honduras : La révolution socialiste ou la mort !

Honduras :

La révolution socialiste

ou la mort !

 

Porfirio Lobo a largement remporté la mascarade électorale 5 mois après le coups d’Etat de la bourgeoisie Hondurienne contre le président Zelaya alors que celui-ci opérait un revirement, radical et progressiste, hostile à la mainmise des Etats-Unis et d’une poignée de grands propriétaires terrien sur les richesses nationales.

Sur fond de crise économique il avait rejoint en 2008 l’ALBA, l’Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (alliance constituée par le Venezuela, Cuba, la Bolivie, l’Équateur, le Nicaragua et la Dominique.) Il s’opposa au pouvoir des complexes médiatico-industriels bourgeois de cette république bananière en créant un hebdomadaire national public et gratuit puis en nationalisant une chaîne de télévision.

Dans le troisième pays le plus pauvre des Amériques, où près du tiers du budget dépend de l’aide extérieure, il a augmenté de 60 % le salaire minimum. On comprend mieux la colère des multinationales US (dont la tristement célèbre United Fruit Company, devenue Chiquita) appuyées par la bourgeoisie nationale représentée par l’armée.

Le coup d’Etat a donc été préparé depuis la base US de Soto Cano, au nord de la capitale Tegucigalpa. Entre autres responsables on retrouve évidement les sbires de Washington. Des fils de putes professionnels de ce genre de situation : Hugo Llorens, ambassadeur américain en poste à Tegucigalpa déjà connu comme instigateur du coup d’Etat avorté contre Hugo Chavez en février 2002, John Negroponte, ancien diplomate au Honduras de 1981 à 1985 (pour organiser/ financer la lutte armée contre le Nicaragua sandiniste) et actuellement conseiller à la secrétaire d’État Hillary Clinton.

Ce coup d’Etat fut dénoncé dans le texte par le monde entier mais appuyé dans les faits par les Etats-Unis et l’Europe dont la propagande voudrait présenter Zelaya comme un dictateur en herbe. Analyse qui ne résiste pas à l’observation des faits. Le jour de la prise du pouvoir par les militaires devait se tenir un referendum pour ou contre un projet d’assemblée constituante dont le travail aurait été validé in fine par la population. La mainmise des Etats-Unis est telle qu’elle ne peut se permettre d’élargir les libertés et le pouvoir du peuple hondurien. Les contradictions entre les intérêts de la population et ceux de la poignée d’oligarques aux commandes seraient alors trop évidentes et trop violentes. Les putschistes ont repris dans le sang le pouvoir politique qui leur avait échappé. Ensuite ils ont refusé de lâcher le moindre centimètre acquis, aucun accord n’est possible même avec les branches les plus favorables aux putschistes. C’est l’heure de la répression sauvage, des cadavres  anonymes et des disparitions. Il en sera de même de toutes tentatives similaires au Honduras et ailleurs, c’est un avertissement lancé à toutes une région (Guatemala, Salvador…) : les Etats-Unis veillent. 

Ce coup d’Etat prévisible n’a pu être empêché par la population faute d’organisation, mais aujourd’hui partout dans le pays on assiste à des rassemblements, des manifestations et des grèves regroupant une large partie du peuple. Ces nouveaux cadres de luttes sociales émergents doivent permettre au peuple de se doter des outils nécessaires pour abattre ce système assassin. Dorénavant il ne suffira plus de revendiquer je ne sais quelle avancée démocratique. Ces événements nous ouvrent les yeux sur la nature de ce régime. Le capitalisme ne se reforme pas, il  se détruit ! Le pouvoir ne se marchande pas il se prend ! Que vienne le temps des brasiers, nous y trouverons la lumière !

Publié dans Combat n°11 Automne/Hiver 2009

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