La taxe carbone ou l’écologie de marché
Depuis cet été le gouvernement à lancé sa campagne de com’ sur la taxe carbone, heu… pardon la Contribution Climat Energie ! Une armée d’idéologues s’emploi à faire ce pourquoi ils sont si bien rémunéré, nous abrutir en douceur.
Et ces parasites de droite comme de gauche, vert ou rose s’en donne à cœur joie, entre l’imposture de l’alibi écolo des uns et les intérêts des autres à toujours faire peser les coûts sociaux sur le peuple, la Terre est entre de bonnes mains ! Donc ce 23 Octobre la majorité a voté l’introduction de la taxe carbone dans le budget de l’Etat pour 2010. Bien aidé en cela par le PS et les Verts, chacun y allant de son petit amendement. Telle est la révolution écologique proposé par les Verts ! Ils en rêvaient Sarkozy l’a fait ! A peine étonnant tant l’hypothèse collaborationniste est précisément dans leur nature, Duflos et Cohn-Bendit en tête.
« Plus nous taxerons le carbone, plus nous pourrons alléger les taxes sur le travail. »
Le but est bien clairement annoncé par Sarko lui-même.
L’idée est de taxer entreprises et particuliers selon leur consommation énergétique puis de redistribuer selon…On ne sait encore trop quoi !
Taxer les foyers on sait faire, rien de plus facile qu’une augmentation de la facture de fuel, de gaz ou à la pompe. Peu importe que le prix soit fixer à 17 ou 32 euros la tonne de toute façon les « experts » ont défini un objectif de 100 euros pour 2030. Un chiffre qui ne correspond à rien de réel, c’est le prix moyen de la tonne de CO2 sur le marché des « quotas » depuis 2 ans.
Car il existe un marché du CO2, manigancé en 2005 ; les gouvernements accordent (gratuitement jusqu’en 2013) aux industriels un plafond d’émission pour chaque année. Si un industriel a émis moins de CO2 que le volume permis il peut vendre ses parts. Inversement, un industriel qui a outrepassé son permis devient débiteur. Il doit acheter des «quotas» pour rester en règle et éviter une amende – très théorique – de 100 € la tonne.
L’avantage est que, sur ce marché, le prix de la tonne de CO2 est déterminé par le jeu de l’offre et de la demande, donc ouvert à la spéculation. Autrement dit c’est le marché, instrument capitaliste incontrôlable et non l’impact réel de la pollution sur la planète qui fixe les prix. Exemple en 2007 où le prix du CO2 s’est effondré pratiquement à zéro. Les permis d’émettre généreusement distribués s’étaient révélés supérieurs aux rejets réels.
L’autre avantage est d’exempter de taxe carbone les firmes qui bénéficient de ce marché, soit les plus gros pollueurs de la planète avec 1/3 des émissions.
Et pour ceux qui n’ont pu bénéficier de ces sortes de « bon à polluer » surtout pas de panique ! La taxe sera de toute façon nettement inférieure par rapport aux particuliers, comme en Suède où les entreprises bénéficient d’une réduction de 79% !
De plus la redistribution est toutes trouvée dans la suppression de charges sociales comme la taxe professionnelle mais ils y en a d’autres. A noter que ces réductions d’impôt toucherons également les entreprises non soumises à la taxe carbone. En réalité les patrons obtiendront environs 6 milliards de baisse d’impôts contre un peu moins de 2 milliards de prélèvement au nom de la taxe carbone. C’est ce qu’on appelle un transfert d’impôt, prendre au plus pauvre pour donner au plus riche.
De même il faut dénoncer la fumisterie de leur définition de « consommation énergétique » qui tient compte elle aussi plus du marché que de la production d’énergie. Pour la grande majorité d’entre nous notre consommation énergétique dépend directement de nos besoins incompressibles et des moyens structuraux mis à notre disposition. Peu importe la redistribution mise en place, c’est un impôt indirect qui de fait sera plus lourd pour les foyers les plus pauvres.
La catastrophe écologique c’est le capitalisme.
Voilà pourquoi la taxe carbone est bien une taxe que son nom l’indique ou pas. On invente un nouveau prélèvement pour la population et l’on en supprime un pour les entreprises. Le but et le mécanisme de cette taxe révèle un transfert d’argent du produit du travail de la société dans son ensemble vers les entreprises et donc en faveur des intérêts particuliers d’une minorité d’actionnaires et de patrons. Comme la casse des services publique ou le déremboursement des dépenses de santé, la vente des autoroutes, le velib’, le RSA…le gouvernement poursuit son objectif libéral consistant à faire payer au peuple les désastres potentiellement de plus en plus effrayant de l’économie capitaliste.
Apres avoir payé pour sauver les bourgeois de la faillite financière dont ont accouché leurs banques, il va falloir payer pour la ruine écologique engendré par leur production anarchique
On nous taxe alors même que la privatisation de la SNCF va entraîner la suppression de transport en commun, que la fermeture des hôpitaux et des salles de classes imposent des trajets toujours plus long
Mais le marché du transport routier est plus juteux pour les capitalistes qu’un réseau ferré.
La classe politique dans son ensemble est d’accord pour nous bourrer le mou et nous faire accepter la nécessité d’une fiscalité supplémentaire oui mais verte celle-ci. Rien a voir avec la TIPP par exemple (la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers s’ajoute à la TVA et ces taxes représentent une bonne moitié du prix à la pompe)
Non là c’est nouveau ! C’est vert ! L’infâme Cohn-Bendit a même osé : « C’est révolutionnaire ! » Les idéologues de tous poils marche main dans la main, chacun y va de son couplet pour nous culpabiliser. A l’instar de ces escrocs que sont Yann-Arthus Bertrand et Nicolas Hulot., les « écolo », « verts » et autres « décroissants » ont abandonné le rôle d’idiot utile du capitalisme pour celui de chien de garde du système. Car les multinationales cotées en bourse savent bien que c’est dans l’écologie que demain ils trouveront leur Sainte Croissance.
Or ce n’est pas de la croissance que l’humanité réclame mais un développement harmonieux. Non content d’affamer la planète ces ploutocrates se sont mis d’accord pour nous faire payer les pots cassés. Il ne s’agit pas d’instaurer un principe de « pollueur- payeur », mesure injuste, qui en pratique donne le droit à polluer pour les plus riches et un devoir de payer pour les plus pauvres.
La vraie question est de définir un mode de vie et de développement soutenable et spécifique à chaque endroit du globe et chaque population de la planète. Pour cela il faut établir une planification de la production, des moyens d’échanges, de la recherche. Non vers le profit d’une poignée comme c’est le cas actuellement mais vers la satisfaction générale des besoins vitaux.. Tous les maux actuels qu’ils soient économiques ou écologiques trouvent leur source dans le capitalisme. Comme nous le disent les économistes : le travail est source de toutes richesses. C’est exact mais il l’est conjointement avec la nature qui lui fournit la matière qu’il transforme. Or partout sur la planète l’organisation du travail capitaliste s’est imposée. Sur quel continent, dans quel pays n’a-t-elle pas épuisé les sols et sous-sol, pollué les nappes phréatiques et les cours d’eau tandis qu’elle asservissait les populations ?
Publié dans Combat n°11 Automne/Hiver 2009