Vive la révolte des vignerons !
Environ 5000 vignerons languedociens ont défilé le 25 novembre à Montpellier à l’appel des principaux syndicats agricoles. La profession est en effet durement touchée.
Entre les aides promises et non payées, les cours du vin qui s’effondrent, la concurrence des marchés viticoles du « nouveau monde » (pieds de notre terroir plantés en Afrique du Sud, en Australie…) et surtout les marges abusives pratiquées par la grande distribution, le vignoble du Languedoc est en train de mourir. Pour ceux qui continuent à produire, c’est une vocation que de travailler la vigne, elle ne les nourrit plus ! Au rassemblement les quelques élus de gauche et de droite bourgeoises présents, venus grappiller les voix des vignerons à bout, ainsi que les bureaucrates syndicaux, n’ont pas compris ou pas voulu comprendre la réalité du problème. Ce n’est pas des aides, quelques miettes du gâteau, que réclament les vignerons, c’est de pouvoir vivre décemment de leur métier ! C’est la fin du racket de la grande distribution ! La fin de la criminalisation du vin, et sa reconnaissance comme vrai produit de nos régions ! La fin des diktats imposés par l’Union Européenne et la Politique Agricole Commune, qui aide les grosses industries agro-alimentaire, et affame la paysannerie travailleuse !
Et vivre décemment de sa culture, ce n’est possible qu’avec la mise en place d’un système socialiste, et la collectivisation des récoltes. D’un système qui également privilégiera la qualité d’un terroir aux bénéfices de quelques ordures parasites qui ruinent les paysans. D’un système qui reconnaitra le droit au paysan à vivre décemment de son travail !
Les vignerons à bout de nerfs commencent à prendre conscience de cela, la manif aillant été émaillée d’incidents, visant des symboles du capitalisme, et la grande distribution: Provocations et bombes agricoles devant des chaînes de fastfood, affrontements avec les CRS et attaque d’un supermarché dans la région montpelliéraine. Et les vignerons ne sont pas près de pacifier leur attitude tant qu’ils seront dans la misère, et que les gouvernements successifs les prendront pour des cons !
Publié dans Combat n°11 Automne/Hiver 2009