Contre le capital, la lutte partout,
sans merci !
Voici bientôt 2 ans que les médias et les politiques nous ressassent les menaces de la crise. L’anarchie d’une production organisée pour la recherche d’un taux de profit à 2 chiffres et le versement de dividende tous les ans aux actionnaires, n’est jamais remise en cause.
En 2009 L’Etat a prêté des milliards à l’industrie automobile française qui pourtant à supprimer 150 000. Il y a longtemps que ces propriétaires boursiers intègrent le développement uniquement comme élément nécessaire non pas à la satisfaction des besoins mais à l’élimination de la « concurrence », au rachat d’entreprises et à la concentration toujours plus grande des richesses. Cette crise est aussi celles des montages financiers élaborés par l’élite intellectuelle que notre société a formées à dessein dans ses universités, aux mathématiques et à l’économie. Elle coïncide avec une politique bourgeoise agressive ; baisse des salaires, du niveau de vie, hausse du chômage, dégradation des conditions de travail, management par la peur. Une volonté obstinée que rien n’entrave à ramener le salariat des années en arrière.
Certains voudraient justifier l’absence de combativité des travailleurs par la défaite historique de l’expérience soviétique symbolisée il y a 20 ans par la chute du Mur et la démoralisation généralisée consécutive. Il est vrai que l’idéologie dominante remplie parfaitement son rôle de classe, achevant de convaincre les vaincus qu’ils n’ont plus aucun espoir de changement, qu’aucune alternative n’est envisageable. La culture de la peur distillée par les médias, les institutions étatiques, et relayé par le moindre petit chef de service nous pousse dans l’individualisme, le communautarisme et la soumission totale aux valeurs consumériste de la bourgeoisie. Ils nous gavent de spectacle et de divertissements débiles pour supporter l’ennui, nous imposent leur idée du bonheur à grand coup de jeu vidéo, écran plat, de voitures, de portables, bref de signes extérieur de richesses. Ils tentent de réduire le but de toute une vie à l’acquisition d’une Rolex !
Que tous ces Kapo du capital entretiennent ces illusions dans le peuple, rien de moins surprenant : ils défendent l’intérêt de leur maître. On ne peut pas demander à ces chiens de trouver leur nourriture par eux-mêmes ! Les représentants politiques du peuple ont –eux- trahie depuis longtemps leur classe et rejoint la meute, avec comme résultat l’abstention aux élections.
Cependant l’abandon de la lutte politique par les organisations ouvrière ne met pas fin aux luttes économiques dans les entreprises. A défaut de perspective de changement politique le climat dans les entreprises se dégrade. Chaque injonction à augmenter toujours plus la charge de travail, brimades, humiliations, menaces est accueillie avec toujours plus de radicalité -qu’elle s’applique à l’individu ou à l’ensemble- entraînant la multiplication des actes violents, seule réponse possible pour l’Homme livré à lui-même.
C’est ici que la tâche des organisations syndicales prend toute son importance. Les représentants syndicaux ne peuvent plus masquer le véritable rôle de valet du patronat travaillant chaque jour contre leur classe à préserver la paix sociale. Pour assurer sa domination l’état à besoin de policiers, d’une armée, d’enseignants, de curé, de prêtre, de rabbin ou d’imam mais également du bureaucrate syndicale qui prêche la compromission, le défaitisme et l’indifférence politique.
Les syndicats ont abandonnés la lutte professionnel contre les patrons pour la remplacer par un programme de transactions à l’amiable avec les capitalistes. Les syndicats ne posent plus aucun but de classe, plus aucune perspective de contrôle des travailleurs sur les affaires de l’entreprise, plus la moindre différence d’intérêt entre les patrons et les salariés. C’est à ce titre et en dépit de leur composition populaire qu’ils deviennent les meilleurs défenseurs de l’ordre et du régime bourgeois. Cette contradiction totale entre les leaders syndicaux opportunistes et leur base répugne chaque jour un peu plus les salariés à rejoindre les luttes économiques syndicales pour les salaires ou l’amélioration générale des conditions de vie.
Ce mépris des travailleurs pour les délégués syndicaux exprimé par un taux de syndicalisation dramatiquement bas. (Le plus bas de l’Union Européenne) Nos Gentils Responsables Syndicaux ne cherchent pourtant pas plus à rassembler les salariés autour d’eux, ils ne sauraient que faire ou que dire face aux travailleurs en colère. Le niveau d’agitation syndicale est quasi nulle dans les entreprises à moins que la direction en donne l’ordre. (un peu comme les CRS) Sans parler du peu considération qu’ils portent aux chômeurs et aux intérimaires. Il est beaucoup plus naturel de se tirer dans les pattes entre organisations syndicales à propos de la « représentativité », de se disputer entre gratte-papiers afin de désigner celui qui aura l’honneur de s’asseoir à la table des négociations avec le patronat pour fouler du pied le peuple contre un repas chaud et la reconnaissance d’un pouvoir artificiel. (Jean-Christophe Le Duigou, dirigeant CGT chargé des retraites a été promu chevalier de la légion d’honneur le 2 avril)Les directions syndicales ont changé de camp, la nature du travail accompli depuis des années contre le monde du travail leur interdit toutes reconnaissance aux yeux des salariés. Ils la cherchent donc dans les bras de l’Etat, toujours à la recherche de traître capable de servir d’interlocuteur et de neutraliser les masses. Depuis la « représentativité » jusqu’au financement en passant par la gestion des CE, les directions syndicale et leur champion sont bien plus dépendant de l’Etat et du patronat que de leur base militante.
Leur beaux discours sur l’union sacré, « l’intersyndicale », réclamé à chaque négociations ne sont que mensonges tandis que dans les actes ils se laissent battre par détachements séparés. Leur unité ressemble chaque fois un peu plus à une capitulation. La force du syndicat c’est l’union des travailleurs sous les même valeurs de classe, c’est en liant les luttes entre elles que la puissance et la conscience de la classe ouvrière s’impose. Loin de ces préoccupations les syndicats n’ont même pas la volonté de lier ensemble les différents sites d’une même entreprise en lutte quand ce n’est pas les différents employés d’un même site. Les salariés en grève se retrouvent plus isolé que jamais, abandonné et lorsque les conflits se durcissent (continental) ils sont carrément lâché par leur direction. La radicalisation de certain mouvement est la conséquence direct de l’absence de formation des délégués, le manque de stratégie globale, de consigne sur la conduite des luttes, on laisse les travailleurs se débrouiller eux-mêmes. Dans toutes les entreprises menacés de fermeture, les séquestrations, saccages, menaces d’explosion sont l’expression de la frustration de salariés désarmés et bien souvent un aveu de faiblesse des directions syndicales, qui n’ont cette fois pas réussi à empêcher les violences. Dans toutes ces luttes (Molex, Faurecia, New Fabris, Nortel, Lear, 3M, Sony) les travailleurs ont fait l’expérience des luttes sages et stériles pour des primes de licenciement, de l’attente souvent inutile d’un repreneur capitaliste désireux de maintenir le site en échange de baisse de salaire et de réduction d’effectif. L’objectif des directions syndicales n’est plus à l’exercice de la lutte, elles refusent farouchement le travail de préparation du prolétariat à la gestion de la production à l’orientation des politiques industrielles. Alors que la désorganisation économique de la période actuelle rend plus pressante et indispensable la nécessité du contrôle salariés sur la production. Mais plutôt que d’avancer les perspectives propres à sa classe les directions syndicales justifient leur politique collaborationniste en reprenant à leur compte les mensonges et les tromperies bourgeoise sur la séparation de l’économique et du politique. A la place du drapeau rouge ils préfèrent l’étendard de la soi-disant neutralité et proclament le caractère apolitique du syndicat, étranger à tous partis. Ils adoptent la philosophie bourgeoise qui voudrait activité syndicale et activité politique. Il suffit pourtant de regarder l’histoire de toutes les sociétés humaines, dans toutes les civilisations l’économie et le politique ont toujours été liés. Est-ce que les questions politiques ne doivent pas intéressées les syndicats ? Le logement, le travail le dimanche, l’immigration, ne concernent donc pas les syndicats ? Inversement une grève ne doit pas intéressé les partis ouvriers ?
Les syndicats n’ont jamais été neutres, ils ne peuvent pas l’être. En tant qu’organisation de masse des travailleurs ils sont au cœur du duel entre partis bourgeois et partis prolétarien. Les syndicats véritablement révolutionnaires organisent les travailleurs pour l’amélioration des conditions de vie des masses dans la perspective de la conquête du pouvoir et du renversement de l’ordre capitaliste. Ils se chargeront pendant la révolution du 1er travail d’organisation de la production socialiste.
Voilà pourquoi le parti doit savoir exercer la plus décisive influence sur les syndicats tout en se gardant bien de les soumettre à sa tutelle. Le syndicat est, et doit rester une organisation plus vaste, plus massive et plus globale que le parti. Il ne s’agit pas non plus de créer de nouveaux syndicat plus « lutte des classe ». Sur quelles bases communes à la fois différentes des partis et des syndicats déjà existant pourraient-ils se constituer. Notre mission est d’intervenir dans les syndicats pour en chasser l’esprit réformiste des leaders opportunistes. Il est nécessaire de les révolutionner de l’intérieur afin de redonner le pouvoir à la base militante et sincère, loin des intérêts particuliers d’une direction traître qui ne pense qu’à ses avantages. Comme les précédents, le 49ème congrès de la CGT a montré quel cas faisaient Thibault et compagnie de la démocratie interne et du mécontentement de sa base. Les délégués furent désignés par la hiérarchie plutôt que d’être élus par les militants.
Le peuple doit se réapproprier l’outil syndical pour en faire une arme active du prolétariat révolutionnaire.
Notre devoir de communiste est d’amener tous les travailleurs à rejoindre les syndicats sur une base de lutte permanente et sans se perdre dans le réformisme de leurs directions, plutôt que de rester spectateur de la dispersion des travailleurs révolutionnaire en une nuée informe et désorganisée. Les véritables syndicats doivent porter l’instabilité dans tout le pays et l’insécurité dans l’esprit du patronat.
Publié dans Combat n°13 Mai/Juin 2010