Thaïlande :
Contre le massacre des « chemises rouges », la solution : un parti armé rouge !
L’armée a réprimé dans le sang l’opposition populaire des « chemises rouges » qui luttait contre l’élite traditionnelle et ultra-royaliste qui fait la loi depuis plusieurs décennies en Thaïlande.
En 2006 l’armée et les partisans d’extrême-droite, « les chemises jaunes », avaient déjà renversé le gouvernement « Thaksin », un milliardaire qui avait suscité quelques espoirs dans les classes populaires en lançant une série de programmes sociaux en faveur des pauvres des zones rurales. D’où le mouvement des « chemises rouges » qui, dirigé par des partisans de Thaksin, a gagné en popularité dans le nord et le nord-est du pays.
Le mouvement s’est bien vite acquis l’appui de l’ensemble de la population souffrante pour rassembler bien au-delà des partisans de Thaksin, et ainsi porter le grand mouvement social de ces dernier mois. Aidé par une trentaine d’anciens militaires, les chemises rouges ont ainsi occupé des quartiers clés de la capitale, avant de se voir réprimer par l’armée réactionnaire de Thaïlande.
Face à la répression, les leaders des chemises rouges, c’est-à-dire des partisans du milliardaire Thaksin complètement étranger aux stratégies révolutionnaires, ont très vite capitulé, abandonnant ainsi une population pleine de volonté révolutionnaire et d’idéaux progressistes, à son triste sort… Pourtant, cette défaite est riche en enseignements. Elle démontre une fois de plus qu’aucun mouvement prérévolutionnaire ne peut se suffire à lui-même, et qu’aucune poussée populaire insurrectionnelle ne peut aboutir à la victoire sans qu’une condition préalable existe : Il faut une direction révolutionnaire, c’est-à-dire qu’au lieu d’une bande de supporters pacifistes -à la solde d’un milliardaire populiste- il faut des leaders révolutionnaires marxistes organisés à la tête de la lutte. Il faut, en un mot, des gens compétents, conscients et déterminés, capables de préparer et de porter le mouvement vers une issue révolutionnaire, c’est-à-dire vers le renversement insurrectionnel du pouvoir en place !
Il aurait fallu au mouvement des chemises rouges -d’un point de vue purement pratique- non pas une trentaine de mercenaires armées à leur côté, mais bien un appareil militaire communiste capable d’armer rapidement des centaines puis des milliers et des milliers de militants !
Voilà la seule vérité pratique en matière de révolution, toute autre tentative n’est que suicide, utopie, stupidité ou mensonge !
Publié dans Combat n°13 Mai/Juin 2010