Total :
un cynisme raffiné…
Alors que, selon les conclusions émanant d’un cabinet d’expertise, la raffinerie de Flandres-Dunkerque rapporte à Total un profit net de 45 dollars/tonne, la direction de l’entreprise maintient sa décision de mettre un terme aux activités de raffinage sur le site.
Elle va encore plus loin, en annonçant au cours du Comité central d’entreprise du 18 mai, la fermeture de l’unité biocarburants ainsi que l’arrêt du projet Bio T Fuel qui était censé « générer quelques dizaines d’emplois ».
Dans une volonté de recherche de profits accrus, elle compte diminuer sensiblement les quantités raffinées en France et en Europe afin de faire grimper les prix.
Quant aux conséquences humaines, économiques et sociales, la direction de Total fait preuve de son cynisme coutumier : elle « ne peut pas, malheureusement, aider » les travailleurs du site -à bout du rouleau- « parce qu’ils ont fait appel au jugement du tribunal, vu que celui-ci n’ordonnait pas la reprise de l’activité sur le site ». Avant de conclure qu’ « il aurait mieux valu les licencier ».
Alors, que faire de cette direction syndicale qui a honteusement capitulé devant la direction, prétendant croire aux promesses de celle-ci d’ « examiner attentivement toutes les propositions de conversion industrielle » ? En baissant les bras –et son froc- elle a entraîné la démobilisation des salariés des autres sites.
Pourtant, les salariés de Dunkerque et d’ailleurs étaient conscients de que seule une mobilisation déterminée dans toutes les raffineries pouvait faire reculer la direction de Total.
Une fois de plus, la preuve est faite de que seule l’organisation des travailleurs par la base peut assurer la défense de leurs intérêts.
Que les vendus de tout poil le sachent : le jour approche où les travailleurs demanderont des comptes à ces bureaucrates syndicaux qui ne cessent de prostituer leur mandat d’élus, de trahir leurs frères de classe et de se coucher devant le patronat en échange d’on ne sait quelles obscures prébendes !
Publié dans Combat n°13 Mai/Juin 2010