La république des magouilleurs est au service des milliardaires…
Les révolutionnaires, au service du peuple !
Aucune naïveté n’est permise, l’affaire Woerth-Bettencourt, présentée par les médias comme un nouvel et inhabituel scandale, n’est qu’une énième illustration des liens étroits qui ont toujours uni de manière solidaire les hauts représentants politiques de l’Etat à la classe dominante bourgeoise.
Le fait que la milliardaire Liliane Bettencourt et son mari André aient offert des sommes d’argent à l’UMP -pour financer la campagne de Sarkozy- est en effet une anecdote de plus, courantes au sein du petit monde doré des élites de l’Etat. Le fait -aussi- que la milliardaire ait bénéficié d’un chèque de 30 millions d’euros au nom du bouclier fiscal ratifié par Woerth, alors ministre du budget, n’est -également- qu’une goutte d’eau par rapport aux centaines de milliards d’euros qui ont été offerts ces dernières années à la haute bourgeoisie du pays.
En réalité, il n’y a pas de surprise : nos élites politiciennes sont du même milieu que la bourgeoisie et contourner certaines modalités légales pour se rendre service, ces gens-là l’ont toujours fait. Sarkozy est un ami déclaré de plusieurs illustres milliardaires du pays : Martin Bouygues, Bernard Arnault, Vincent Bolloré… ; autre exemple, le ministre de l’Education Nationale, Luc Chatel, était DRH de L’Oréal, la société de Liliane Bettencourt…
Mais il ne faut pas non plus s’illusionner et penser que les liens intimes qui unissent les politiciens et la bourgeoisie, sont une exclusivité des partis de droite : Martine Aubry était -en tant que directrice adjointe de Pechiney- une proche de Jean Gandois, qui fut le président du CNPF, l’ancêtre du Medef… Quant à Strauss-Kahn qui -tout comme Sarkozy- a commencé sa carrière dans un cabinet d’avocats d’affaires où il travaillait notamment pour Elf, celui-là est aussi un proche du milliardaire Vincent Bolloré…
Depuis toujours, au sein de l’Etat, les politiciens des grands partis de droite comme de gauche sont, non seulement, proches entre eux, mais ils ont en commun d’appartenir à la grande famille de la bourgeoisie, à laquelle ils appartiennent -le plus souvent- de par leur origine familiale…
Aujourd’hui les médias parlent de la milliardaire Liliane Bettencourt, notamment de ses liens avec l’actuel ministre du travail Woerth, dont la femme était conseillère financière à l’Oréal, donc proche de la milliardaire.
Mais toute l’histoire de l’Oréal, n’est qu’une histoire de liens et de financements occultes de partis et de carrières politiques ; Liliane Bettencourt a hérité sa fortune (l’Oréal) en 1957, de son père, Eugène Schueller. Ce dernier était -avant la guerre- le financier de « La Cagoule », un parti fasciste, et s’était rapproché pendant l’occupation de deux jeunes politiciens -alors fervents pétainistes- André Bettencourt et François Mitterrand. Ces derniers, sentant le vent de la guerre tourner vers 1943-1944, s’étaient alors convertis à la résistance pour préserver leur carrière politique. A la libération, ils s’étaient alors portés caution morale du milliardaire d’extrême-droite et avaient ainsi sauvé et sa tête et sa fortune. Reconnaissant, Eugène Schueller, avait en retour marié sa fille Liliane avec André Bettencourt et il s’était engagé à porter la carrière politique de François Mitterrand, qui allait devenir plus tard président de la république, au nom de la gauche !
En réalité, en face des quelques organisations politiques fidèles à la classe ouvrière, il n’y a qu’une seule famille politique, celle de la bourgeoisie, des crapules et des vendus !
Publié dans Combat n°14 Septembre 2010