Roms :
L’amalgame sécuritaire et xénophobe du gouvernement.
Perdant du terrain sur la question dans des « sans-papiers » face aux organisations politiques, syndicales et associatives, Sarkozy a profité de la faiblesse de celles-ci durant la période estivale pour mener une odieuse campagne sécuritaire et policière contre les Roms.
Durant tout l’été, les Kapos Hortefeux, Besson et Lellouche se sont employés à la destruction de campements et à la multiplication de déclarations nauséabondes, amalgamant roms et gens du voyage et promettant -dans le même temps- un avenir similaire à la « racaille des banlieues ».
Tout ceci a commencé début juillet par l’assignation en référé de Médecins du Monde qui tentait -en Seine Saint-Denis- de répondre à une crise sanitaire et humanitaire d’urgence. Une situation provoquée par le refus d’aide de la préfecture et de l’Etat à un groupe de familles roms sinistrées. Ces familles sont régulièrement chassées quel que soit l’endroit où elles se trouvent et avec des méthodes scandaleuses. La police les expulse intervenant très tôt, ils trient les hommes d’un côté, les femmes et enfants de l’autre, menaçant même de séparer les mères et les enfants à la moindre résistance.
Sarkozy et son gouvernement agissent par effet d’annonce à des fins électorales, donnant l’impression d’une politique active auprès de la frange la plus réactionnaire de la population française. Or ces expulsions sont coûteuses et complètement stériles. En effet, l’immense majorité des roms en France viennent de Roumanie et de Bulgarie, deux pays membres de l’Union européenne. Ils sont arrivés légalement sur le territoire et reviendront d’autant plus aisément qu’en mars 2011 ces deux pays rejoindront l’espace Schengen.
Ce sont les problèmes économiques liés au capitalisme que subissent les travailleurs de toute l’Europe qui sont à l’origine de ces migrations. Afin de cacher leur incompétence et préserver leurs intérêts, les bourgeoisies nationales font appel à une propagande haineuse conçue par la droite et l’extrême droite. On peut déjà en voir les méfaits dans nombre de pays d’Europe de l’Est mais aussi en Italie.
Ce système n’a pas vocation à fournir un accès aux soins, à l’éducation, au logement ni même au travail pour tous. La situation des roms en est la parfaite illustration : bien que résidents européens, un régime transitoire leur restreint l’accès au marché du travail salarié et aucun hébergement n’est mis à leur disposition. Quoi d’étonnant, quand toute la population est amenée à souffrir de ces mêmes problèmes. Les hommes politiques de tout bord, à gauche comme à droite, n’ont jamais eu cette volonté de satisfaire aux besoins élémentaires des populations, immigrées ou pas. Ils ne cherchent qu’à préserver les intérêts de quelques-uns et pour cela ils doivent stigmatiser, diviser pour régner.
Publié dans Combat n°14 Septembre 2010