Fillon et son « plan d’austérité » :
Sans mobilisation et sans organisation révolutionnaire, on continuera à saigner le peuple pour engraisser les riches…
Le plan d’austérité annoncé par le gouvernement Fillon est une nouvelle attaque contre les salariés, contre les chômeurs, contre les jeunes.
Ce plan, dont le montant des économies à réaliser sur le dos de ceux qui produisent les richesses s’élève à 12 milliards d’euros d’ici à la fin 2012, est censé aider à éponger les déficits publics (100 milliards /an) et la dette contractée par l’Etat (1600 milliards).
En bon français, il s’agit -ni plus ni moins- d’obliger le peuple à payer pour les cadeaux que les gouvernements successifs ont offert aux banquiers, aux détenteurs de capitaux, aux rentiers, aux spéculateurs ! Car ce sont ces cadeaux (niches, exonérations fiscales, etc.) qui expliquent les déficits publics, tout comme ce sont les banques qui bénéficient de la dette d’Etat, en empochant plus 40 milliards d’euros d’intérêts annuelles directement sur le dos des contribuables !
Taxes sur le tabac, sur les alcools, sur les sodas : ces taxes, supportées par les consommateurs rapporteront à l’Etat six fois plus que la contribution des riches ! L’augmentation des prélèvements sur les mutuelles seront répercutées sur les adhérents… ! En réalité, l’allégement de l’impôt sur la fortune représente à lui seul un cadeau dix fois supérieur pour la bourgeoisie que la contribution exceptionnelle qu’on lui demande en contrepartie !
L’argent spolié aux travailleurs depuis le début de la crise boursière en 2007 pour rassurer les marchés et maintenir sous perfusion les banques, n’a pas créé un seul emploi. Elle n’a servi qu’à encourager la spéculation, elle a été injectée dans des montages financiers qui ont enrichi encore plus ceux qui avaient profité d’une déréglementation à outrance.
C’est la nature même de l’Etat capitaliste qui, plutôt que se soucier de l’intérêt général en préservant les services utiles à la population, préfère dorloter la classe dominante, la bourgeoisie, le tout au nom d’une « compétitivité » soi-disant créatrice d’emplois et de richesses partagées… Mais la réalité est tout autre, et les capitalistes et leur système iront toujours chercher le coût de production le plus bas, (avec une main d’œuvre le moins bien payée possible) limitant ainsi la demande solvable, (nos capacités d’achat) engendrant inévitablement des crises latentes de surproduction, que le système tente de repousser désespérément à l’aide du crédit !
Alors, quand on nous parle de « mesures destinées à accélérer le redémarrage de l’économie » c’est du pur foutage de gueule !
Non ! Le plan d’austérité que le gouvernement veut nous imposer cherche à assurer -coûte que coûte- les profits des actionnaires des grandes entreprises, des investisseurs dans les fonds de pension, des branleurs qui se gavent sans rien foutre ! Et tant pis si ce sont les travailleurs qui trinquent ! Les Bettencourt, les Bouygues, les Bolloré, peuvent dormir sur leurs deux oreilles : c’est une fois encore le peuple qui payera leurs frasques !
Mais, compte tenu de l’état catastrophique de la conscience de classe de ce même peuple qui trinque, compte tenu de son incapacité actuelle à se mobiliser, compte tenu de son abrutissement consumériste, de son fatalisme, les détenteurs des richesses -et du pouvoir à leur botte- auraient tort de s’en priver ! Les lois et les décrets anti-peuple passent et se succèdent sans encombre ! Le capitalisme fuit en avant pour retarder sa chute, et ses États suppriment un à un les derniers acquis sociaux pour l’y aider. Mais ce triste état de fait va changer. Inévitablement, l’heure de la révolte va sonner ! À nous d’armer le peuple d’une véritable conscience révolutionnaire, d’une véritable envie de se battre et de mettre en pièces ces esclavagistes des temps modernes !
FERNANDO
Publié dans Combat n°22 Septembre 2011