Crise financière :
La dette
Une règle ? Une loi ? Au service de qui ?
La crise financière de 2007 est passée, les banquiers et actionnaires du CAC 40 peuvent sabrer le champagne, les résultats sont encore à la hausse et les profits s’accumulent.
Car c’est la loi du capitalisme : les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Le pouvoir économique se concentre dans un nombre toujours plus restreint de mains. L’offensive idéologique de tous les gouvernements dans tous les pays riches est le produit direct de l’appauvrissement net de la plus grande partie de la population : les travailleurs. L’Etat français doit donc jouer son rôle après avoir amorti la crise bancaire en trouvant 360 milliards pour le bon fonctionnement des banques -1700 Mds au niveau européen. Il doit maintenant désamorcer la crise sociale en nous expliquant pourquoi, malgré des chiffres d’affaires et des profits en hausse pour nos 40 meilleurs entreprises françaises et leurs actionnaires, le peuple, lui, doit se serrer la ceinture !
La réponse est : la dette publique ! C’est à dire le trou de la sécu (20Mds) ou les déficits budgétaires de l’Etat et des collectivités. Une dette fabriquée de toutes pièces par les gouvernements successifs, elle est le témoignage de l’asservissement séculaire de l’Etat à la bourgeoisie et son système capitaliste.
Les déficits publics d’un pays développé ne représentent au final que la part d’impôts qui ne rentre plus dans les recettes de l’Etat, qui ne sont plus payés par la classe bourgeoise. Quelques familles propriétaires de ces multinationales françaises que l’Etat aide et subventionne toujours plus. Aujourd’hui, alors qu’une chape de plomb descend sur la tête des travailleurs, une petite partie de ces bourgeois se permet l’affront de pavaner dans les médias en réclamant de payer plus d’impôt au nom de l’effort national. Quel élan de générosité de la part de ces privilégiés qui n’en payent pas ! Quel altruisme, alors que ce sont les mêmes qui empochent chaque année les intérêts de la dette (soit près de 50 milliards) Ce sont ces quelques familles et leurs entreprises qui bénéficient de la hausse constante des exonérations fiscales (plus de 150 milliards) Mais c’est le peuple que l’on va faire payer ! La « cure d’austérité » grecque doit servir d’exemple à tous les travailleurs : personne n’est à l’abri. Elle doit servir de modèle à tous les gouvernements de droite comme de « gauche » afin de casser tous les acquis sociaux, vendre les services publics, baisser les salaires, augmenter les impôts, réduire les dépenses sociales (santé, éducation, administration…)
Elle sert doublement la bourgeoisie à la fois en obligeant l’Etat à lui emprunter de l’argent et donc payer des intérêts, et comme épouvantail auprès de la population pour la contraindre et l’exploiter toujours davantage.
Le crédit est le credo du capitalisme, c’est le moyen d’accumuler de l’argent sans rien produire tout en réduisant à l’esclavage le débiteur, en l’occurrence, les travailleurs.
Mais nous ne sommes débiteurs de personne, bien au contraire ! Le monde entier n’est réglé que pour le profit d’une minorité de riches dont le seul mérite est de naître avec beaucoup d’argent. Le monde et la vie même ne tournent que dans leurs intérêts selon un schéma qu’ils ont eux-mêmes établi.
La crise financière, les « bulles » spéculatives, la crise immobilière, la dette publique, ne sont que des épisodes d’une crise économique sous-jacente beaucoup plus grave, celle de la faillite du système capitaliste.
NEYA
Publié dans Combat n°22 Septembre 2011