La révolte doit
s’armer du
projet révolutionnaire !
C’est inévitable, nous entrons dans une époque de révoltes. Le monde capitaliste pourrissant sème son lot d’injustices et de désastres, et il ne peut que récolter la colère populaire. La grande bourgeoisie, aidée par ses politiciens et ses médias, abat ses dernières cartes.
Elle promet des « transitions démocratiques » dans les pays arabes, alors qu’elle ne vise qu’à y renforcer ses intérêts. Partout où c’est possible, la bourgeoisie ne vise qu’à instaurer, sous couvert de « démocratie », des pouvoirs dociles pour mieux assurer son brigandage impérialiste ! Dans les pays d’Europe, elle ose nous faire avaler qu’elle souffre de la crise, ou encore qu’elle se serre -elle aussi- la ceinture, alors qu’en réalité c’est toujours le peuple qui paye la facture ! En atteste le plan d’austérité présenté par Fillon, qui ose parler d’effort partagé, alors que la contribution des capitalistes (à titre exceptionnel !) n’atteint même pas le dixième du dernier cadeau dont ils ont bénéficié grâce à la réduction de l’impôt sur la fortune !
Messieurs et mesdames de la bourgeoisie, soyons sérieux, c’est parce que vous bénéficiez de toujours plus de niches et de cadeaux fiscaux, de toujours plus d’exonérations, que vos États ont les caisses vides ! Et alors que vous êtes les seuls responsables, et que vous vous êtes arrangés avec vos politiciens pour endetter les États, vous voudriez sérieusement que nous consentions à voir nos acquis sociaux et les services utiles à la population passer à la casserole !? Vous nous imposez l’austérité et la misère, au nom d’une dette, qui n’est, en dernière analyse, qu’une vaste arnaque pour prolonger un peu plus votre domination et engraisser un peu plus vos banquiers ! Pour de bon, vous voulez qu’on pleure sur votre sort ?!
A d’autres ! Les idiots masochistes qui avalent encore les salades de vos politiciens, ne feront pas légion longtemps ! Car vous n’aurez pas, messieurs dames les bourgeois, des sursis ad vitam æternam ! Et nous ferons en sorte que la faillite de votre système sonne comme une fin de règne brutale pour votre classe !
Alors oui, il faudra se révolter, car il n’y a rien à espérer des dirigeants politiques et de leurs mascarades électorales ! Ces dernières ne visent qu’à préserver l’ordre économique et social, et la révolte populaire est le seul moyen pour changer réellement les choses. Mais il ne faut pas croire pour autant que l’expression de notre colère se suffit à elle-même ! Sans projet révolutionnaire, sans conscience communiste dans le peuple, nos efforts et nos sacrifices n’aboutiront à rien ! En Tunisie et en Egypte, c’est la bourgeoisie et elle seule, qui s’apprête à profiter des révoltes populaires, qui pourtant, rappelons le, portaient à l’origine avant tout sur la question sociale ! En Europe, le mouvement « des indignés » n’a pas dépassé le stade de la contestation passive et apolitique de certains abus du système, et s’est rapidement noyé dans sa propre impuissance…
Quant aux révoltes spontanées d’une partie de la jeunesse populaire, hier en France ou aujourd’hui en Angleterre, elles sont bien loin de pouvoir aboutir à la plus petite perspective, à la plus petite revendication à caractère politique ! En vérité camarades, et n’en déplaise aux opportunistes d’une certaine extrême- gauche qui cherchent de façon pathétique à y voir un espoir de changement, il n’y a là que l’expression spontanée du désespoir de l’humanité. Le vide politique gangrène le potentiel subversif de l’humanité.
C’est à cela qu’il faut remédier, et c’est en cela que le marxisme est le seul antidote !
Le doute n’est pas permis, la condition sine qua non pour faire trembler les puissants c’est de s’armer politiquement des objectifs de la révolution ! Pour cela nous devons commencer par nous armer d’une organisation révolutionnaire incorruptible, capable de souder sur la base de principes et d’idées claires des hommes et des femmes parmi les plus combatifs. Sans l’organisation de la fraction la plus déterminée du peuple ouvrier et de la jeunesse populaire, sans avant-garde révolutionnaire consciente, nous n’avons aucune chance, c’est la division et la déchéance politique assurée ! C’est la conscience des perspectives révolutionnaires et l’unité des militants organisés qui font notre force, et rien d’autre !
Et c’est la seule manière de développer efficacement aux yeux du plus grand nombre les idées communistes, afin de faire renaître l’espoir politique et de créer l’émulation populaire de la révolution ! Il est temps que les vieux appareils qui ont depuis longtemps renoncé et trahi leurs idéaux marxistes pour se prostituer au service de la gauche bourgeoise, fassent place nette ! Nous n’avons pas besoin de leur démagogie électorale, tout comme nous n’avons pas besoin des pleurnichards opportunistes du NPA ! Nous avons plus que jamais besoin d’un authentique parti révolutionnaire, qui -tel un loup affamé- ne renoncera jamais à porter le coup décisif !
Camarades, les politiciens et les médias bourgeois mentent tous afin de nous faire apparaître l’horizon du capitalisme comme indépassable ! En réalité, il n’y a pas de fatalité, les solutions politiques existent et elles sont même simples à réaliser. Car, qu’on se le dise, tous les problèmes et les désastres, tant sur le plan social et humanitaire, qu’environnemental, proviennent d’une seule et même source : l’économie capitaliste, qui fonctionne uniquement dans l’intérêt d’une toute petite minorité de parasites !
En réorganisant l’économie mondiale sur des bases collectivistes, c’est-à-dire en expropriant les capitalistes et en nationalisant toutes les grandes et moyennes entreprises, nous obtiendrons la liberté de décider et la capacité de résoudre les problèmes.
C’est en effet, parce qu’une économie de type socialiste permet à la société de déterminer démocratiquement ses investissements en fonction des besoins et des nécessités qu’elle est la meilleure, et qu’elle assurera la pérennité de notre civilisation et le dépassement de l’anarchie capitaliste actuelle ! C’est parce que seule l’économie socialiste permet -en somme- à l’humanité de décider consciemment de sa destinée qu’elle représente -plus que jamais- l’avenir !
Mais avant de pouvoir organiser un pouvoir et une économie socialiste, avant de pouvoir envisager l’édification d’une société communiste, sans classes sociales et sans État, nous avons camarades, une vague de révolutions à préparer ! Car, il n’y a aucune illusion possible, l’Etat actuel est historiquement, constitutionnellement et viscéralement, l’appareil de défense du capitalisme ! Et il n’y a pas d’élections qui puissent en changer la nature ! C’est donc en se préparant à arracher insurrectionnellement le pouvoir, que nous autres, hommes et femmes du peuple salarié, prendrons les commandes de la nouvelle société !
Tous ensembles, conscients de nos intérêts et de nos objectifs communs, armons-nous pour la révolution communiste !
Publié dans Combat n°22 Septembre 2011