Keynésiens ou libéraux, derrière la démagogie politicienne… Le capital est dans l’impasse.

Keynésiens ou libéraux,

 derrière la démagogie

politicienne…

Le capital est dans l’impasse

 

1) Pour en finir avec les confusions.

Les politiciens de tous les pays capitalistes sont tous, des gestionnaires et donc des défenseurs du système capitaliste.

Nier cela, c’est se refuser à considérer l’ensemble des faits et des analyses qui prouvent que l’Etat bourgeois et sa démocratie ne peuvent pas constituer le cadre d’une transformation économique, sociale et politique. Nier cela c’est oublier que l’histoire moderne n’a jamais pu faire l’économie d’une révolution violente ou d’une guerre de libération pour permettre à une société de s’affranchir du dictat bourgeois et d’initier un processus de transformation économique et sociale de type socialiste. Il n’y a pas d’exception à la règle, les classes sociales exploitées et le prolétariat, ont à chaque fois, dû renverser par la force les vieux pouvoirs capitalistes ou féodaux pour gagner le droit d’édifier autre chose qu’une société fondée sur l’exploitation salariée et paysanne. Et il est déjà très loin le temps des derniers réformistes socialistes sincères qui, à l’instar de Jean Jaurès, ont voulu s’illusionner sur la possibilité d’une évolution pacifique de la société capitaliste jusqu’à la société socialiste. Depuis, près d’un siècle d’expérience et de luttes de classes est passé et ceci interdit toute confusion entre la logique de réforme, c’est-à-dire la gestion politique dans un Etat et un système donné, et la logique de révolution, c’est-à-dire la transformation sociale résultant du renversement d’une classe sociale par une autre.

2) Le capitalisme est libéral, sa gestion politique l’est aussi.

Voilà pourquoi, nous disons -nous autres marxistes- que, de l’extrême droite à la gauche gouvernementale, les politiciens sont les représentants politiques de la classe sociale au pouvoir, et qu’ils sont en cela des politiciens bourgeois vouant allégeance aux maîtres fortunés de la planète, et à la bourgeoisie nationale. En France, par exemple, du Front National jusqu’au Front de Gauche, en passant par l’UMP, le PS et les Verts, tous les politiciens partagent la même acceptation des lois du marché et de l’ordre capitaliste. Et tous ces partis d’aspiration gouvernementale, derrière leur démagogie électorale propre, ne mèneraient pas -à la tête de l’Etat- une politique très différente, du moins sur le plan économique et social. Pire, ces partis ne sont plus simplement des partis bourgeois, ils sont devenus des partis fondamentalement libéraux, c’est-à-dire des partis dont la politique tend fondamentalement à renforcer la liberté et les intérêts de la bourgeoisie au détriment du peuple salarié et de ses acquis sociaux. Depuis 1983, où la gauche de Mitterrand et de son premier ministre Jacques Delors ont remis définitivement au goût du jour l’évolution libérale de la société, tous les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite, ont mené une politique de type libérale, avec son lot de privatisations, d’exonérations de charges pour les capitalistes, etc. Et si l’image du ministre « communiste » des transports, monsieur Gayssot, initiant la privatisation d’ Air France est resté vive dans les mémoires, il faut bien insister sur le fait que le gouvernement de la gauche plurielle a battu tous les records en la matière, en faisant passer un millier de sociétés à caractère public ou semi-public dans le domaine privé (Crédit Lyonnais, CIC, Thomson, France Télécom, Etc. ) ! Les résultats de ces politiques libérales, nous les ressentons tous les jours : la part de la richesse crée par les entreprises et consacrée à nos salaires a baissé de dix points depuis le début des années quatre-vingt (de 77 à 67%, soit un retour au niveau de 1950), et elle a chuté encore plus violement pour la majorité des salariés modestes (une frange de gros salaires limitant la baisse générale). Les services et les administrations publiques se désagrègent, les domaines de la santé et de l’éducation sont scandaleusement maltraités, l’âge du départ à la retraite est sans cesse repoussé, et les acquis sociaux sont tour à tour dégradés ou supprimés… Et tout cela parce que ce sont les capitalistes qui commandent l’Etat et les politiciens, (leurs marionnettes) et exigent d’eux qu’ils imposent au peuple tous les efforts et les sacrifices pour continuer à faire leurs affaires.

3) Le keynésianisme est mort.

Si dans les faits, les politiciens de gauche comme de droite sont tous des libéraux, il existe encore de la gauche du PS au NPA, en passant par le Front de Gauche du PCF, des politiciens qui affichent dans leur programme, une alternative plus sociale (« antilibérale ») aux politiques actuelles. Cette alternative -que seule une minorité à la gauche du PS ose encore défendre- (la direction s’inscrivant publiquement dans la logique libérale, les primaires socialistes nous l’on encore prouvé), et à laquelle le NPA adhère aujourd’hui dans certaines de ses analyses économiques, (faute d’être resté marxiste et révolutionnaire) n’a rien de commun avec une alternative de type socialiste, mais revient à réchauffer les vieilles recettes économiques du keynésianisme. En quoi ça consiste ? Eh bien, il s’agit du mode de gestion du capitalisme qui était en vigueur dans la période d’après-guerre, et qui consiste -s’inspirant des travaux de l’économiste britannique John Maynard Keynes- a mettre en place un Etat fort et régulateur des marchés, (« l’Etat providence ») en stimulant la production des entreprises capitalistes par la revalorisation du pouvoir d’achat des salariés (« relancer l’offre par la demande »).

Le keynésianisme n’a donc rien d’anticapitaliste ou de socialiste, c’est un mode de régulation conjoncturelle du capitalisme qui implique -certes- des augmentations de salaires, mais uniquement dans le but d’assurer la bonne santé du système capitaliste.

La question est maintenant de savoir si les politiciens « anti libéraux » en parole, sont des sincères partisans du retour au keynésianisme. Eh bien non, à moins d’être des imbéciles ignorant tout des évolutions économiques ; ils sont des démagogues malhonnêtes, des menteurs qui cherchent à faire croire que le capitalisme peut retrouver un visage plus humain !

Car, il faut bien comprendre que la mise en place de politiques économiques de type keynésiennes dans les décennies d’après-guerre, dépendait d’une conjoncture temporaire caractérisée par trois facteurs historiques :

-Premièrement, dans le contexte de la guerre froide et de la poussé historique des révolutions socialistes, le mouvement ouvrier et communiste faisaient peur aux capitalistes. Ils avaient donc tout intérêt à lâcher du lest au prolétariat, et ils étaient -en ce sens- bien disposés pour consentir aux régulations et aux contraintes du keynésianisme. Les capitalistes -libéraux par nature- n’avaient pas le choix, le risque de tout perdre était réel.

-Deuxièmement, le capitalisme d’après-guerre a connu une croissance économique remarquable. Les capitalistes de par leurs bons résultats- avaient donc la possibilité de supporter les contraintes keynésiennes (part des salaires et taux d’imposition en hausse, acquis sociaux, réglementations du code du travail…).

-Troisièmement, le « cercle vertueux » des préceptes keynésiens opérait encore dans la période d’après-guerre, puisque la production des entreprises nationales s’adressait encore -dans une large mesure- au marché intérieur. L’augmentation du pouvoir d’achat des salariés s’accompagnait mécaniquement par le développement de la demande solvable nécessaire pour écouler la production nationale. En d’autres termes, l’ouvrier de France achetait la voiture ou le produit électroménager fabriqué en France, ce qui n’est plus que rarement le cas aujourd’hui. Voilà pourquoi le keynésianisme parvint à fonctionner un temps. Mais il est -dès lors- aisé de comprendre pourquoi la mondialisation croissante de l’économie capitaliste accompagnée des prémices de son agonie, rend la régulation keynésienne définitivement obsolète.

4) L’avenir sera communiste !

Ne nous y trompons pas camarades, le capitalisme de ce début du vingt et unième siècle est malade et il n’existe pas de réformes ou d’aménagements qui puissent lui venir en aide. Condamné dans sa fuite en avant destructrice, cherchant désespérément à trouver la demande solvable qu’il tend lui-même à réduire, il pousse les consommateurs et les Etats au crédit et à l’endettement pour repousser l’heure d’une crise sans précédent, qui pourrait lui être fatale.

En vérité camarades, la lucidité nous impose de nous préparer à lui porter le coup de grâce. Car si les première tentatives de transformations socialistes se sont bureaucratisées et ont conduit à un premier échec contre-révolutionnaire, il ne fait aucun doute que l’économie socialiste, c’est-à-dire une économie fondée sur la propriété sociale et publique, est plus que jamais d’actualité. Il est grand temps de remettre l’économie au service de l’humanité. C’est cela le communisme ! Et qu’on se le dise, c’est l’unique moyen pour remettre le monde à l’endroit. Seul un programme politique de nationalisations des banques, des capitaux, des grandes et moyennes entreprises aussi bien dans les domaines de l’agriculture, de l’extraction de matières premières, de la production industrielle, de la distribution ou encore des services, offrira le cadre permettant tous les progrès sociaux et environnementaux ! C’est ainsi que des sociétés socialistes nouvelles parviendront demain à régler l’ensemble des problèmes. En réorganisant l’économie sur des bases socialistes -et ce, à l’échelle internationale- nous parviendrons camarades, à répartir le travail entre tous, à faire profiter à chacun du progrès commun, à diriger les investissements publics là où les nécessités l’exigent, à faire vivre les institutions d’une véritable démocratie populaire, le tout dans un monde définitivement débarrassé de la famine, de la misère et des principaux facteurs de destruction environnementale ! La société socialiste permettra aux hommes et aux femmes de travailler tous, mais moins, de manière plus polyvalente et ce à des niveaux de qualification homogénéisé vers le haut. Les niveaux de vie tendront vers l’égalité sociale, mais non pas simplement par la simple réduction des écarts de salaires, mais par l’évolution graduelle du salaire monétaire en « salaire social », c’est-à-dire que nous aurons la possibilité d’accéder gratuitement à un nombre toujours plus important de biens et services. C’est cette civilisation avancée et communiste qui représente notre avenir !

Mais pour cela, aucune illusion possible, il faudra que nous autres -hommes et femmes du peuple salarié- consentions à la révolution. Nous autres, chômeurs, employés, ouvriers et autres salariés qualifiés, nous avons toutes les compétences pour prendre les rênes de la société. Nous représentons la majorité et nous constituons la grande communauté d’intérêt du prolétariat moderne ! Mobilisons-nous, gagnons à nos perspectives la masse des travailleurs indépendants, ces paysans, ces commerçants ou ces artisans saignés par le grand capital, et préparons, ensemble, l’offensive libératrice de la révolution communiste !

ELIAS

Publié dans Combat n°23 Octobre 2011

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