Le pouvoir nous saigne…
Qu’est-ce qu’on attend
pour lui mettre le feu !
À l’heure où le peuple grec est poussé sur l’échafaud, où les peuples italien et espagnol regardent planer le spectre de la misère, le gouvernement français multiplie les mesures d’austérité.
Persistant à aggraver encore le prix de la vie à coup de hausse de TVA, il vient -aussi-de faire passer de 3 à 4 jours la période de carence en cas d’arrêt maladie dans le privé, et d’en créer une première dans le public par « souci d’équité ». Ben voyons !
Les journées de carence sont un scandale qui ampute le travailleur d’une partie de son salaire, à moins que l’entreprise les prenne en charge.
Ce sont ces journées de carence qui poussent bon nombre de travailleurs à continuer à travailler quand ils sont malades, c’est-à-dire à s’abîmer davantage la santé pour ne pas perdre les 150 ou 200 euros de salaire qui leur permettent de joindre les deux bouts !
Ce sont ces journées qui nous poussent -aussi- à parfois nous arrêter plus longtemps que nécessaire car, quitte à ne pas être payés le temps de la guérison, autant essayer de se faire arrêter une semaine, deux semaines ou d’avantage encore. Bref, ces journées sont une aberration générale, pour la santé des salariés bien-sûr et avant tout, mais aussi pour la stabilité de bon nombre de milieux professionnels, et elles sont même parfois -paradoxalement- « coûteuses » pour la Sécurité Sociale.
Comment le pouvoir justifie une telle mesure ? Eh bien, par la « lutte contre la fraude sociale », et contre ceux qui « volent la Sécurité Sociale », le tout en escomptant économiser quelques 200 millions d’euros ! Stigmatisation des travailleurs, opposition du public et du privé, dégradation justifié par « la sauvegarde du modèle français » bref, cette mesure illustre parfaitement toute la puanteur démagogique du gouvernement !
Mais qu’attend-t-on pour réagir ? Le droit de mettre un bulletin dans l’urne, peut-être ? Mais peut-on sérieusement penser qu’un futur président comme François Hollande va changer quoi que ce soit ? Hollande, c’est l’alternance de gauche, d’une même classe sociale et d’une même politique de défense des intérêts bourgeois contre le peuple salarié. Ses prédécesseurs, les Mitterrand, les Delors, les Jospin, ont tous démontré à grands coups de privatisations et de mesures libérales, qu’ils étaient entièrement dévoués aux intérêts de la grande bourgeoisie. Pourquoi en serait-t-il autrement demain ?
Des promesses nous le font espérer ?
Eh bien, même pas… Hollande ne se risque même pas à promettre grand-chose, et il est clair que non seulement les mesures du gouvernement actuel resteront en place, mais qu’en plus, il enfoncera le clou ! D’ailleurs, même le peu qu’il s’est engagé à faire, comme la création de 60 000 postes dans l’éducation pour compenser les 80 000 postes supprimés sous le mandat Sarkozy, ne le seront, d’après Michel Sapin le second d’Hollande, qu’a nombre de fonctionnaire constant. C’est-à-dire, que ces postes dans l’éducation seront créés au détriment du même nombre de postes dans la fonction publique en générale… Bref, même en s’engageant sur peu de chose, les pourris du PS s’arrangeront pour qu’il ne reste plus rien du tout !
Qu’attend-t-on donc pour mettre le feu aux poudres ? Qu’attendons-nous pour suivre la voie de la raison, du courage et de la dignité ? Allons-nous continuer à nous faire saigner à vif, pour qu’une toute petite minorité de très riches s’enrichissent encore?
Ils veulent que nous nous contentions de choisir, par le vote, l’épée politique chargée de nous taillader. Mais nous ne marchons pas ! En vérité camarades, il n’y a pas d’issue à espérer dans le cadre des élections organisés par l’Etat bourgeois et dans l’intérêt de la classe bourgeoise.
Nos espoirs et nos perspectives d’amélioration dépendent entièrement de nous, les prolétaires modernes, c’est-à-dire les travailleurs salariés de tous les secteurs. Nous sommes devenus une très large majorité et nous avons acquis toutes les compétences pour faire tourner la société, puis le monde, à l’endroit. Il ne tient qu’à nous de nous organiser et d’être capables de détrôner les parasites capitalistes et leurs valets !
Camarades, soyons forts et préparons les conditions pour une insurrection communiste !
Engageons la lutte et organisons les assemblées et les comités qui seront demain à la base de notre pouvoir populaire !
Car, seul ce dernier permettra -à travers l’appropriation sociale des grandes et moyennes entreprises, par la liberté de décider de nos investissements, de nos plans, de notre organisation sociale- de résoudre l’ensemble des problèmes et des injustices de notre temps.
Publié dans Combat n°24 Novembre/Décembre 2011