Bonne année 2012…
Mon cul, il va falloir
se battre !
La fin de l’année 2011 et le début de la nouvelle, ont donné à Nicolas Sarkozy l’occasion de présenter ses vœux aux français…
Les travailleurs, les exploités, ceux qui vivent avec des salaires de misère pendant que les détenteurs du pouvoir économique (crise ou pas crise) voient leurs profits augmenter sans cesse, auront pu -dès le premier janvier- comprendre quelle était la réalité cachée derrière ces vœux pieux : hausse des prix des transports, du gaz et de l’électricité, de la restauration, des abonnements télévision, des cotisations aux mutuelles, etc.Toutes ces hausses sont la conséquence directe d’une majoration de la TVA pour certains services et produits. Elle est passée de 5,5 à 7%.
Rien de nouveau dans cette logique gouvernementale : chaque année, tous les gouvernements ont l’habitude d’accompagner leurs vœux d’une attaque en règle contre le pouvoir d’achat des salariés, contre leurs conditions de vie. Chaque nouvelle année apporte son cortège d’augmentations, car les capitalistes répercutent la hausse de leurs coûts (tout en préservant ou en augmentant leurs marges) sur le dos du peuple : les loyers poursuivent leur hausse effrénée, les prix à la consommation s’envolent. Et les salaires stagnent.
Cette année 2012 ne fera pas exception, bien au contraire. Seul l’impôt sur la fortune ne connaît pas de hausse. Par contre, le gel du barème de l’impôt sur le revenu annihilera la maigre revalorisation du Smic, entraînant une augmentation de fait du nombre de contribuables (+ 200 000), ainsi qu’une augmentation de l’impôt pour quelque 19 millions de foyers.
La dite « TVA sociale », qui consiste à faire compenser -par le contribuable- les exonérations consenties aux entreprises pour -soi-disant- « enrayer les délocalisations », sera mise en place très prochainement, sans doute avant les prochaines présidentielles du mois d’avril.
Cette stratégie capitaliste, opérée directement par les possédants, par les propriétaires, par les magnats de la grande distribution ou par les gouvernements à leur botte, n’est que la résultante d’une logique de profit : réduire -autant que possible- la part du salaire.
Et cette stratégie arrive au paroxysme en période de crise. Car, impuissant devant ces crises à répétition, le grand capital ne conçoit d’autre moyen pour continuer à préserver ses privilèges que de récupérer ses billes, en s’attaquant aux salaires, aux acquis sociaux, au service public. Sa logique implacable se résume à ceci : le peuple doit se restreindre, il doit se serrer la ceinture, il doit supporter les errements d’une économie aberrante qui ne voit d’autre horizon que l’enrichissement accru de quelques-uns. Et l’on sacrifie les salariés alors que 120 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires du CAC40 depuis 2009…
Sur l’emploi, les perspectives ne sont guère plus réjouissantes : les plans de licenciement s’enchaînent, tous les secteurs de ce qui reste de l’industrie sont déjà -ou le seront très prochainement- touchés. Déjà, 5 000 emplois sont menacés chez Peugeot-Citroën, malgré des bénéfices en nette augmentation. La raffinerie Petroplus, filiale de Shell, fermera sous peu, laissant des centaines de travailleurs sur le carreau. Sea-France, vient de recevoir la notification du Tribunal de Commerce : liquidation définitive. Ce sont -là encore- 800 emplois directs supprimés. Les banques, qui n’ont pas cessé de spéculer et s’enrichir, envisagent de procéder à des licenciements pour minimiser les effets de leurs placements à risque. Le Groupe Hersant Media acheva l’année 2011 en licenciant ses 1650 salariés et mettant la clef sous la porte. Et combien d’entreprises, petites et moyennes prévoient des plans de licenciement dont les medias ne parlent pas ? Combien de travailleurs iront cette année grossir les rangs des habitués du Pôle Emploi, dont la charge de travail est au point de rupture ?
Alors, gouvernement en tête et vendeurs d’illusions électoralistes lui emboîtant le pas, on nous ressort des vieilles « solutions » : la mode est au protectionnisme, au « produire et consommer français » sans réfléchir un instant à la foutaise de la proposition.
Comme si, dans un monde d’économie mondialisée sans borne ni restrictions, de transferts de capitaux à tout-va, le capitalisme allait s’auto limiter et revenir cinquante ans en arrière !
Le « coopérativisme », cette autre notion à la mode, (voir l’article sur Sea-France) nous est -aussi- présenté comme la panacée pour sauver quelques emplois. Et à court de vraies solutions, tous les politiciens s’engouffrent dans la brèche…
Le gouvernement d’abord, parce qu’en période pré-électorale il est de « bon ton » faire semblant d’apporter des solutions bidon alors que pendant cinq ans -et malgré sa soi- disant « priorité à l’emploi »- il n’a cessé de faire des cadeaux aux entreprises se foutant complétement du sort des travailleurs. D’ailleurs, les chiffres du chômage explosent (on a atteint le pire taux depuis douze ans) et, nous venons de l’évoquer, ce n’est pas près de s’arranger, bien au contraire.
Mais, si de la part du gouvernement ces idées « lumineuses » sont en parfaite harmonie avec son boulot de défenseur du capital, de serviteur du Medef et de laquais du système, que dire de ces propositions dans la bouche de ces réformistes de « gauche » qui nous promettent le changement si nous leur accordons nos voix aux prochaines élections ?
Est-ce-que ces démagogues ont compris quelque chose au fonctionnement du système économique dominant ? Est-ce-que la solution, face à un système qui se mord la queue mais qui n’est pas -pour autant- à son dernier râle, viendrait-t-elle du coopérativisme ? Du protectionnisme ? Est-ce que, pour eux, la solution passe par faire -des travailleurs voués au chômage- les sauveurs momentanés des entreprises qui souffrent des mécanismes de l’économie capitaliste ? La solution à la crise, au chômage, passerait-elle par-là ? Passerait-elle par pousser les travailleurs à investir leurs maigres indemnités de licenciement dans le sauvetage des boîtes qui seraient viables si la libre concurrence capitaliste et le libéralisme économique ne les avaient pas menées à la faillite ?
C’est celui-là leur programme ?
Eh, oui, leur programme est celui de la continuité, celui de la sauvegarde d’un système pour lequel les conditions de vie du peuple travailleur est le dernier des soucis, si ce n’est que pour faire de lui le consommateur de sa surproduction.
Pas un seul d’entre ceux qui nous promettent des changements, ni le PS, ni les Verts, ni le Front de Gauche de Mélenchon, n’ont le courage, ni l’envie, ni la volonté de s’attaquer aux fondements d’un système qui n’a d’égards que pour le patronat. Pas d’illusion à se faire -non plus- de la démagogie ni du populisme du Front National, chantre du libéralisme déchaîné, de la déréglementation, de l’Etat sécuritaire et qui oppose les intérêts de classe des travailleurs français à ceux des travailleurs du reste du monde.
Se battre, oui ! Mais si les revendications immédiates des travailleurs sont celles du maintien de leur emploi, celles de l’amélioration de leurs conditions de vie, ce n’est pas tout. Si -bien sûr- nous devons lutter pour empêcher la fermeture d’usines, les délocalisations, alors que ces mêmes entreprises arborent des bénéfices record, ce n’est -là encore- pas tout. Ces revendications doivent surtout servir de levier pour politiser les luttes et pour créer un rapport de forces favorable aux intérêts des travailleurs.
Des travailleurs qui doivent s’organiser pour prendre révolutionnairement le pouvoir politique et économique, pour prendre en main leur destinée, pour planifier l’exploitation des ressources et subvenir aux besoins essentiels de l’humanité. Car seule la lutte révolutionnaire pourra nous conduire vers la victoire ! Ce n’est qu’en nous organisant, usine par usine, quartier par quartier, pour frapper là où le capitalisme accuse les coups, que nous marcherons vers la victoire ! Disons-nous que seule cette lutte-là, paye !
Car, camarades : il n’y a pas d’alternative pacifique ni « démocratique » à la révolution ! Et pour que cette année 2012 marque le début d’une nouvelle ère, oui, il va falloir se battre, oui, il va falloir que les travailleurs, les chômeurs, les retraités, les étudiants, les jeunes des cités, tous organisés, ne laissons pas de répit au capitalisme qui nous exploite ! Pas de répit aux Etats ni aux gouvernements qui le servent ! Pas de répit aux politiciens qui voudront nous dévier de notre route ! De cette route qui mène au seul objectif qui vaille : à la prise du pouvoir par et pour le peuple ! Et à la révolution socialiste !
Alors, oui, camarades :
L’Arme Révolutionnaire Marxiste vous appelle à une Bonne année de luttes !
Et elle souhaite pour 2012, à tous les travailleurs, une Bonne Année de victoires sur leurs ennemis de classe !
FERNANDO
Publié dans Combat n°25 Janvier 2012