Comment en finir avec le chômage ?
Dans l’économie capitaliste la main d’œuvre salariée est une marchandise comme une autre. Si la production de biens et de services augmente au point d’exiger d’avantage de main d’œuvre, le chômage se réduit, comme ce fut le cas dans des périodes d’essor important de la société capitaliste et de ses forces productives (comme la période d’après-guerre)
Inversement, si l’économie capitaliste connait la stagnation et le ralentissement, le chômage augmente. Mais dans tous les cas l’offre de travail ne s’ajuste pas à la demande, et le taux de chômage fait partie intégrante du fonctionnement capitaliste.
Par ailleurs, le maintien d’un taux de chômage relativement élevé est une condition essentielle pour permettre aux capitalistes de maintenir les salaires à un faible niveau, en limitant la pression revendicative des prolétaires susceptibles d’être remplacés par une « armée de réserve ».
Un principe de mise en concurrence des salariés, qui implique aussi l’utilisation de travailleurs sans-papiers sous-payés, ou encore la possibilité de délocaliser une activité dans un territoire à la main d’œuvre meilleure marché, le tout pour assurer au nom de la compétitivité la surexploitation des uns avec le chômage des autres.
Enfin, la marche stupide du capitalisme transforme les progrès, les innovations technologiques et tous les gains de productivité qui devraient servir le bien commun, en facteurs permettant de réduire toujours d’avantage le nombre de travailleurs salariés. Le chômage est donc non seulement une fatalité capitaliste, mais encore une nécessité pour le maintien des taux de profit, et même une conséquence des investissements qui visent à moderniser ou à optimiser la compétitivité de la production capitaliste.
Les solutions politiciennes de lutte contre le chômage
Les politiciens de gauche comme de droite, en bon serviteurs de leurs maîtres capitalistes, n’ont ni l’intention ni la capacité d’en finir avec le chômage. Ce que ces messieurs dames disent, c’est qu’il faut « lutter contre le chômage ». Mais comment donc comptent-ils s’y prendre ?
A la gauche de la gauche il y a ceux qui font semblant de s’accrocher au vieil adage keynésiens de la relance de la production par la consommation et qui font croire que l’augmentation du pouvoir d’achat permettra mécaniquement de créer des emplois (voir notre article «libéraux et keynésiens », combat n°23). Il y a ceux qui misent sur l’essor des PME , et qui promettent de bichonner ces petits capitalistes créateurs d’emplois en leur promettant des exonérations de charges, ceux qui font appel à un protectionnisme miracle (voir notre article « le protectionnisme ») ou encore ceux qui défendent l’idée que le chômage est une conséquence des mauvaises qualifications des salariés, ou pire de la mauvaise volonté des hommes et femmes du peuple, ces fainéants qui ne se lèvent pas le matin.
Bref, les politiciens ne sont pas en reste pour déblatérer toutes sortes de stupidités auxquels ils ne croient même pas, mais dont ils peuvent bénéficier électoralement. Sans nous attarder ici sur les frasques démagogiques de gauche comme de droite, constatons que la ligne générale de lutte contre le chômage depuis trente ans en France relève toujours du même principe : rendre le pays attractif pour les investisseurs capitalistes. En quoi consiste l’attractivité ?
Eh bien, d’une part à faire des cadeaux fiscaux aux capitalistes, et d’autre part à maintenir le cout du travail au niveau le plus bas possible (d’où la dernière « TVA sociale » du gouvernement, qui n’est rien d’autre qu’un transfert de taxe des capitalistes sur le dos du peuple). La forme que prend la lutte contre le chômage pour les principaux politiciens gouvernementaux ressemble et se résume donc de facto à cette incantation plaintive : « venez bourgeois du monde entier, nous travaillons à vous offrir des salariés bon marché, et à ne pas trop vous taxer, il fait bon vivre par chez nous ! »
Pour en finir avec le chômage : le communisme !
On ne le dira jamais assez, les seuls pays au monde -et dans l’histoire- qui sont parvenus à éradiquer le chômage, sont les pays de transition socialiste. Union soviétique, républiques populaires d’Europe de l’est et d’Asie, ou encore Cuba, sont les seuls pays à être parvenus à résorber totalement le chômage et ce en quelques années de transformation socialiste. Ces Etats ouvriers, malgré leurs immaturités économiques et malgré leurs déformations bureaucratiques (qui ont causé leur perte), ont eu au moins le mérite de démontrer -dans la pratique- certaines des possibilités d’une économie réorganisée sur des bases socialistes. Sans dresser ici la longue liste des avantages et des acquis sociaux propres à l’économie socialiste, disons simplement que l’expropriation des capitalistes, c’est-à-dire l’affranchissement des grandes et moyennes entreprises des intérêts bourgeois dans l’intérêt social et général permet rapidement de répartir le travail entre tous.
L’économie socialiste, c’est des entreprises devenues propriété de la société, au service de la société et du peuple. Les investissements proviennent des pouvoirs publics eux-mêmes (banque d’Etat), et le développement économique répond à un plan conscient visant la satisfaction des besoins de tous (et non plus les profits de quelques-uns). Ces transformations profondes, qualitatives et rationnelles, impliquent la contribution de chacun au travail commun, pour que chacun puisse-en retour- bénéficier de biens et de services qui tendent graduellement vers la gratuité selon le niveau d’abondance. Ainsi le chômage disparait, et les progrès technologiques et les gains de productivité, se traduisent mécaniquement, soit par une baisse du temps de travail, soit par un accroissement de la production en question. Au niveau de développement économique d’un pays comme la France, l’éradication socialiste du chômage, de l’inactivité forcée et des métiers « parasites », permettrait par exemple de faire baisser a 25 ou 20 heures la semaine de travail, en doublant les congés payés, le tout pour une production sans cesse améliorée et ajustée en fonction des besoins réels et des nécessités environnementales. La vraie lutte contre le chômage c’est la lutte pour la révolution communiste !
ELIAS
Publié dans Combat n°26 Février 2012