Lejaby
Une grève fait particulièrement parler d’elle en ce moment, c’est celle des ouvrières de l’usine de lingerie Lejaby dont la direction voulait licencier 93 salariés le 7 février dans le cadre d’une délocalisation. En tout c’est 255 salariés du groupe qui vont être licenciés en France.
Les candidats à l’élection présidentielle se sont donc bousculés pour venir les voir et faire semblant de découvrir la classe ouvrière française ; même le président a dit qu’il ne les « laisserait pas tomber » dans une déclaration de pur populisme.
Mais si l’usine Lejaby est un cas d’école, c’est bien au sujet des techniques du patronat. Les ouvrières avaient déjà dû plusieurs fois négocier leur statut pour aboutir à une lente dégradation de leurs conditions de travail et de leur paie dans l’illusion de la « compétitivité ». La direction avait donc prévu la grève et stocké de quoi continuer à vendre pour quelques mois, rendant les deux semaines de grève avec occupation, inutiles. Les travailleuses risquent donc de devoir accepter les 10 000 euros d’indemnités (plus 420 par année dans la boîte) contre 70000 demandées…
Face au patronat, il n’y a pas à tergiverser ou à tenter de gagner du temps. Les réformistes proposent d’interdire les licenciements, ce qui est absurde : si le patron veut virer ses employés, il doit raquer pour leur permettre de suivre des formations et d’avoir le temps de trouver une autre activité. Sacrifier ses conditions de travail et une partie du salaire contre la promesse du maintien de l’emploi est un marché de dupes.
Demandez aux Conti !
A.
Publié dans Combat n°26 Février 2012