Sur l’interdiction des licenciements

Sur l’interdiction des licenciements

 

Plan sociaux, fermeture ou délocalisation, le chômage augmente et pèse sur la vie de chaque travailleur comme une épée au-dessus de la tête. La perspective que la société vous refuse ce droit au travail donc à la vie et la paupérisation qui va avec sont les principales armes du capitalisme pour amener les hommes à travailler dans les conditions dictées pour nous par la bourgeoisie.

L’emploi est dans la bouche de tous les marchands de sable qui en période électoral versent dans la surenchère grossière et mensongère. Ils promettent plein emploi comme Sarkozy lors de ce quinquennat ou interdiction des licenciements. Avec ce mot d’ordre apparu dans l’extrême gauche presque toutes les organisations politiques s’en donnent à cœur joie. L’interdiction des licenciements est une locution tellement vide de sens que de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par l’UMP et le PS tous l’ont repris à leur sauce. Ingrédient classique dans les soupes réformistes et démagogiques. Les révolutionnaires ne mangent pas de ce pain-là ! Par notre projet et nos interventions nous démontrons la différence fondamentale entre l’intérêt majoritaire des travailleurs et l’intérêt particulier de la bourgeoisie.

Ne pas accepter les licenciements n’est qu’une posture morale de base partagé par le plus grand nombre. L’absurdité, le chantage qui accompagne les plans sociaux démontrent à chaque fois une logique de chiffre implacable. Le capitalisme n’est pas simplement à la recherche d’argent mais d’un certain seuil de rentabilité, d’un certain taux de profits. Aucune autre considération morale, humaine ou écologique n’est prise en compte avant cela. Et aujourd’hui à gauche comme à droite on nous parle de moraliser tout ça comme on nous parle de moraliser la finance, les paradis fiscaux, etc. Dans l’extrême gauche l’interdiction des licenciements est devenue une pierre angulaire des programmes de LO, du NPA et du POI. A chaque fermeture annoncée ils répètent la même revendication.

En fait de licenciement c’est le chômage qui est le véritable problème. Un problème inhérent au capitalisme, un problème politique qui ne relève pas de la négociation syndicale mais du fonctionnement sociétale. La seule réponse des révolutionnaires tient dans le projet socialiste de collectivisation des moyens de productions. Ce n’est que dans la prise de ce pouvoir que les travailleurs seront réellement aux manettes et pourront décider du partage du travail et des richesses. Ceci implique une transformation révolutionnaire de la société, les travailleurs organisés pour planifier et orienter la production selon les capacités et les besoins de la majorité. Les organisations comme le NPA ou LO sèment la confusion dans le propre camp des travailleurs avec ce mot d’ordre. Les premiers baignent dans un utopisme angélique et en appellent à responsabiliser les patrons. C’est carrément nier la lutte des classes. Les seconds, limitent la question à une revendication syndicale comme si l’on pouvait simplement faire appel au gouvernement bourgeois pour régler le problème du chômage. Le capitalisme c’est la précarité ! Même le MEDEF le dit. Et l’on voudrait nous faire croire en une certaine sécurité de l’emploi ! Le chômage est un des leviers du capitalisme avec lequel on ne négocie pas comme pour un salaire, un temps de travail hebdomadaire ou des tickets restaurant. Interdire les licenciements c’est imaginer qu’une entreprise capitaliste pourrait tourner dans l’intérêt général de la population plutôt que dans l’intérêt privé de quelques-uns. Cela revient à nier la forme de propriété privé des moyens de production, fondement du système bourgeois. Brandir ce mot d’ordre sans le placer dans la perspective de la transformation révolutionnaire du système, sans le conditionner à la prise du pouvoir victorieuse des travailleurs organisés relève soit de l’utopie politique coupable soit de la trahison réformiste. Il est grand temps de sortir de ces mots d’ordre inconséquents qui discréditent les organisations ouvrières. Les vrais communistes défendent les perspectives du socialisme.

NEYA

Publié dans Combat n°26 Février 2012

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