Présidentielles 2012 :
Les acteurs de la mascarade
Les élections arrivent, la mascarade bat son plein. Le peuple va être sollicité pour choisir le politicien qui le foulera du pied pendant cinq ans. Que ferions-nous sans droit de vote… Merci la démocratie.
Plus sérieusement nous avons déjà expliqué que la population restera de facto dans l’incapacité totale d’exercer un quelconque pouvoir à travers les institutions démocratiques établies par et pour la bourgeoisie. Cependant, rien n’interdit à une organisation communiste révolutionnaire d’utiliser la tribune électorale de la bourgeoisie pour faire entendre la voix des travailleurs et diffuser son programme révolutionnaire. Mais encore faut-il que celle-ci défende les idées communistes et ne répande pas l’illusion d’un changement possible autrement que par le renversement –forcément violent- du capitalisme grâce à la révolution socialiste ! Mais qu’en est-il de l’opposition ouvrière représentée par LO et le NPA ? Par ailleurs, nous verrons que le front de gauche, le PS, les verts, l’UMP, le modem et le FN en tant que partis bourgeois d’aspiration gouvernementale remplissent chacun un rôle déterminé dans la mascarade électorale.
LES ORGANISATIONS OUVRIERES
LUTTE OUVRIERE
Si LO, qui ne cherche pourtant pas à accéder à la présidence, se présente aux élections, ce n’est manifestement pas pour porter le projet communiste sur le devant de la scène. Laissant le credo de la «révolution» à Mélenchon et fidèle à ses pratiques misérabilistes LO se refuse toujours à se penser et à agir en avant-garde du prolétariat. Son contact avec les travailleurs relève plus de l’accompagnement discipliné que d’une volonté de se placer en leader agressif et porteur de la seule véritable alternative crédible : le communisme. Car elle confond les compromis négociés à la mesure du rapport de force entre les travailleurs et le patronat dans la lutte des classes avec le nivellement de ses idées par le bas en adoptant la stratégie acceptable par le plus grand nombre. Cette recherche du consensus et surtout du moindre effort dans le combat idéologique les amène à axer leur campagne sur une idée phare : l’interdiction des licenciements. Une mesure complètement irréelle dans le cadre du capitalisme et dénuée de sens dans le cadre d’une économie de transition socialiste impliquant nécessairement le plein emploi. Toute les revendications de LO sont du même ordre (échelle mobile des salaires, contrôle ouvrier sur les comptes) Elles sont incompréhensibles par l’ensemble car on peut y mettre ce que l’on veut dedans. Ainsi au PS et même à l’UMP certains évoquent l’interdiction des licenciements chacun à sa sauce. Le Front de Gauche lui parle de maîtrise publique des comptes. Quelle différence avec LO ? Quelle différence entre la propagande avancée par LO et celle utilisée par les partis bourgeois de «gauche» (PS, FdG) ? La question du pouvoir nous répondra-t-on ! Malheureusement LO laisse Mélenchon répondre à cette question avec sa révolution citoyenne qui appellera la VIème république. C’est-à-dire liberté, égalité, fraternité qui nous arriveraient par le haut, par ce front de gauche qui nous veut du bien. Cela fait plus de deux siècles que la république bourgeoise se pare des meilleures vertus pour nous maintenir la tête sous l’eau. Pour LO c’est la révolution prolétarienne qui appellera la république des travailleurs. Mais là silence, pas question pour les militants de LO d’évoquer cette formidable perspective de transformation de la société auprès des travailleurs dans l’entreprise, jamais un mot à la cantine ou à la pause. Pour LO la lutte est un nuage sans fin. Sans projet il ne lui reste plus qu’à se mettre à la remorque du mouvement. Ainsi LO refuse de se positionner sur François Hollande comme si l’analyse qu’ils font du PS pourrait évoluer en quelques jours de campagne électorale. En se disant candidate communiste LO attend de l’électorat qu’il adopte une posture de classe et idéologique en votant pour elle. Mais LO reste volontairement vague, voir complètement réformiste dans ses discours et positions ! Quelle sacrée avant-garde !
NPA
En 2008 la LCR se dissolvait dans une nébuleuse sans nom, ni programme, ni définition. Son ambition était alors de constituer «un outil qui aide à la convergence des luttes en un mouvement d’ensemble». Nous avons déjà expliqué aux camarades de la Ligue (Combat n°3) en quoi leur conception du parti et du mouvement social est erronée. Nous leur avions prédit à l’époque que leur stratégie renégate de front unique ne pouvait mener en pratique, qu’à la dislocation ou à l’embourgeoisement jusqu’à la rupture de classe. Quatre ans plus tard, quel est le chemin parcouru pour le NPA ? Passé l’attribut de la nouveauté qui attira à lui quelques curieux, voici le NPA dans la débâcle bien loin du «mouvement d’ensemble». Le NPA s’est fait voler la vedette de sa propre supercherie par deux organisations bien plus légitimes qu’elle sur le terrain du réformisme : le PG et le PCF. Leurs militants plus présents et actifs dans l’activité associative et syndicale sont en effet la matière première toute désignée à la constitution d’un front social-démocrate : le front de gauche. C’était prévisible et prévu, quelle erreur d’analyse de la part de la LCR ! Mais pouvait-elle vraiment l’éviter ? Cela devenait de plus en plus improbable, tant elle privilégiait une politique opportuniste toujours plus encline à se placer dans le sens du vent. En dépouillant ses militants de leur identité communiste révolutionnaire, en abandonnant ses outils de formation et d’analyse marxiste, le NPA n’avait rien à y gagner ? Au contraire, il y a perdu un parti et un programme révolutionnaire. Il ressemble d’avantage à un espace de rassemblement où se retrouvent réformistes, pacifistes, altermondialistes et travailleurs indignés sans formation politique. Bref le NPA forme une masse sans cohésion et donc forcément contradictoire dans ses revendications. Voilà ce qui arrive quand à la place de vouloir construire le parti de la révolution la LCR tente de fabriquer artificiellement le mouvement censé porter la perspective du changement. Par lâcheté ou par faiblesse la LCR avait proposé à ses militants un marché de dupe. Plutôt que de mener le combat idéologique dans la lutte sociale il faudrait le mener au sein du NPA, et surtout pas en dehors dans le monde réel. Voilà de quoi transformer les quelques communistes sincères et formés en véritables schizophrènes, condamnés à avancer masqué. Voilà pourquoi aucune tendance –entre réformiste et révolutionnaire- n’arrive à se dégager de ce fatras. Ainsi lorsque l’on interroge le candidat Poutou sur cette question essentielle : par quoi remplacer le capitalisme ? Il répond : nous ne savons pas encore ! Le NPA est une poupée qui dit non ! Non ! Non ! Pour régresser encore il faudrait qu’elle retourne dans les couilles de son père. Politiquement elle ne peut descendre plus bas sans trahir définitivement les travailleurs. D’ailleurs aujourd’hui tous les égarés qui sont rentré au NPA sur les bases du discours unitaire, tous ceux que l’on a laissé évoluer sans principes, sans formation, pire en flattant même leurs préjugés réactionnaires, tous se demandent avec raison pourquoi le NPA ne vote pas Mélenchon ?
LES ORGANISATIONS BOURGEOISES
FRONT DE GAUCHE
Le PS ayant achevé sa mutation libérale, le PCF ayant cessé d’exister pour lui-même, il reste une place vacante sur l’échiquier électoral dans laquelle on assiste à un renouveau de la social-démocratie. Cet opportuniste de Mélenchon et son Parti de Gauche incarnent ce discours mielleux et réformiste sur la supposée alternative sociale dans le cadre du capitalisme. Après avoir quitté le PS où il avait, par sa formation marxiste, la charge des relations avec le PCF, Mélenchon vient draguer les militants CGT et PCF. Il a flairé le bon coup et racle les fonds des organisations désœuvrées. Il a bien compris qu’avec ses qualités de tribun et une rhétorique communiste retapée à la sauce républicaine, il pourrait gagner à lui nombre de militants découragés par le mensonge, la paresse et l’absence de perspectives des directions syndicales et politiques. Alors il se pare du masque et de la cape de ce super-héros des temps modernes : l’homme de gauche. Pour vendre du rêve et réveiller l’espoir perdu il ressort les mêmes bobards et impostures démagogiques. Pourtant Mélenchon a occupé un poste ministériel en bon soldat complice de la politique de privatisation de Jospin. Et lorsqu’il se fait interpeller dans une gare au détour d’un quai par un badaud à propos de son passé de ministre, Mélenchon le traite de «con». Un poste qu’il a occupé sans éclat ni maux de ventre en bon soldat de la politique de privatisation jamais égalée de Jospin. L’anecdote est révélatrice d’une contradiction profonde chez cet homme qui a oublié de nous expliquer pourquoi il a quitté ses amis du PS. En termes d’idées aussi les lacunes et les défauts sont immenses. En vérité camarades nous vous le disons : Mélenchon vous noiera dans son puits en vous demandant de regarder la lune ! Comme la direction du PCF l’avait fait avant lui il vous jette au fond d’un trou dans lequel vous ne pourrez que tourner en rond. « Présidons » est un excellent slogan en terme publicitaire mais complètement vide de sens politiquement. Nous ne voulons pas d’une VIème république bourgeoise. Ceux qui se réclament du socialisme et placent au-dessus de tout la défense de la république ont dans l’histoire finalement et objectivement bien plus défendu les intérêts de la classe capitaliste que du prolétariat. Ils n’ont empêché aucune des deux guerres mondiales, ni engendré aucune victoire. Que ce soit sous le Front populaire en 36 ou le Conseil National de la Résistance en 45, les acquis ne sont que des concessions du patronat face à la menace des organisations ouvrières. Ils sont le fruit de la lutte des classes et de la peur de voir s’édifier un état ouvrier et socialiste par les vrais militants révolutionnaires. Quant à la « révolution citoyenne » c’est un conte pour anciens soixante-huitards, une légende Hippie. Car inéluctablement les luttes ouvrières et la répression policière rendront plus violent le contraste entre les aspirations pacifistes et la réalité du peuple. Pas besoin d’ouvrir un livre d’histoire, regardez les luttes en cours en Amérique latine et la fameuse « révolution bolivarienne » au Venezuela. Les antagonismes de classe se font de plus en plus pressants. Et ce sont les meilleurs de nos camarades, leaders syndicaux et politiques qui sont assassinés. Dans la lutte des classes c’est eux ou nous, il n’y a pas d’échappatoire, les travailleurs et leurs organisations contre la bourgeoisie et son Etat.
PARTI SOCIALISTE
Le PS a franchi un nouveau palier dans son évolution normale de parti bourgeois. Il ne fait même plus mine de représenter une alternative sociale au système. Il revendique désormais son rôle de dirigeant libéral au service de la bourgeoisie et prête publiquement allégeance au capitalisme et aux banques. Comme l’a récemment expliqué Hollande dans la presse, son parti n’a de socialiste que le nom ; aussi s’attache-t-il à rassurer les capitalistes pour qui ce mot conserve un sens et fait encore résonner la lutte des classes. Non, le monde de la finance, les riches, les bourgeois n’ont rien à craindre de lui. Oui le PS est libéral ! Hollande le reconnaît volontiers. Ainsi se sent il obligé de déclarer à un journal anglais: « Nous –le PS- avons ouvert en France tous les marchés possibles à la finance, nous avons privatisé plus que tout autre et ainsi cassé services publics et acquis sociaux. » Le PS a donné suffisamment de gages de sa servitude aux intérêts de la bourgeoisie française et internationale. Il a mérité que les maîtres du monde lui laissent diriger le pays sans crainte. Hollande et sa clique n’aspirent qu’à devenir Calife à la place du Calife. Ainsi la mafia socialiste pourra se goinfrer des miettes que la bourgeoisie laisse tomber à dessein. Comme ils le font déjà au niveau de nos collectivités territoriales, nos régions, département et mairies, mais cette fois avec des affaires d’envergure nationale. Aujourd’hui, le PS peut compter sur un sentiment anti-Sarkozy largement répandu dans l’électorat français. Ce sentiment –car ce n’est rien d’autre que cela- naît d’une posture morale inacceptable pour une population indignée par l’indécence du comportement de nouveau riche que Sarkozy véhicule. Un boulevard s’est ouvert pour le PS et son idéologie de « vote utile ». Mais la politique du PS est fondamentalement la même que celle de l’UMP. Ces gens dînent dans les mêmes restaurants, fréquentent les mêmes salons. Montebourg ou Copé c’est bonnet blanc et blanc bonnet ! Fabius mérite-t-il moins la potence que Juppé ? Et Lagarde remplace DSK au FMI sans que cela change la couleur des billets. Bien sûr l’on n’assistera pas aux sorties médiatiques des Hortefeux et autre Guéant, le PS n’a pas besoin de flatter outre mesure les préjugés racistes et nationalistes de l’électorat. Mais à part satisfaire la bien-pensance de quelques bobos, qu’est-ce que cela change ? Les centres de retentions pour immigrés ou mineurs font également partie du programme du PS ! Le communautarisme et le lobbying sont aussi les armes du PS. On ne juge pas un livre à sa couverture. Celle du PS est tout autant maculée des larmes, de la sueur et du sang des travailleurs. Hollande dit lui-même qu’il n’est pas « l’anti-Sarkozy ». C’est vrai, il partage les mêmes vues que le candidat sortant. Il ne reviendra pas sur les reformes antisociale, la retraite à 60 ans etc. Bien au contraire il continuera le chantier de la casse du code du travail, de la flexibilité et de l’insécurité économique pour ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre et à qui l’on refuse ce droit.
LES VERTS
L’écologie est une préoccupation universelle et bien trop primordiale pour être négligée ou abandonnée entre des mains inconséquentes. Le capitalisme, système de la bourgeoisie s’est construit dans le but du profit à tout prix. Son développement n’a conduit l’organisation de la cité des hommes, de ses moyens de productions, qu’à concentrer l’accumulation des richesses dans un nombre toujours plus réduit de mains. Il n’hésite pas pour cela à assassiner hommes, femmes et enfants. Partout sur le globe les capitalistes détruisent la vie quand leurs intérêts l’exigent. Ils leurs importent peu de tarir ou de contaminer les sources d’eau, d’exploiter jusqu’à l’épuisement total les ressources maritimes et terrestres. Ils se moquent d’empoisonner l’air, leurs fortunes passent avant. Eh bien, les verts sont partisans du capitalisme ! Ils font partie de ce camp qui détruit notre planète en toute impunité. Ils soutiennent ce système basé sur l’exploitation et le pillage. Leur ambition est de participer avec les représentants de la bourgeoisie à la gestion des affaires. Leur absence de principes et leur inconséquence les amène finalement à travailler main dans la main avec les industriels. Les Hulot et compagnie sont même financés par les plus gros pollueurs de la planète. Les verts aspirent –disent-ils- à peser sur le capitalisme mais ils ne sont que les pantins de l’économie de marché qui a mis au pas toute la planète. Ils sont la caution morale d’un système qui prétend se soucier de la nature. En réalité leurs aspirations à un monde plus propre, à une nature placée au centre des affaires humaines resteront inconséquentes tant qu’ils se refuseront à admettre la nécessité du renversement révolutionnaire du capitalisme et son remplacement par l’organisation socialiste d’un monde par et pour les Hommes. Pire ce sont des traitres corrompus quand, en échange de quelques sièges au parlement ou en mairie, ils renoncent à leur maigre programme pour se placer à la remorque du PS. Les accords passés avec le PS avant ces élections ont une fois de plus démasqués ces bobos. Ils ont choisi leur camp et nous le nôtre.
UMP MODEM, la racaille libérale
Si les politiciens sont, dans les faits, tous des serviteurs libéraux de la classe capitaliste, Nicolas Sarkozy et François Bayrou sont les représentants assumés de l’idéologie des exploiteurs. L’un comme l’autre défendent en effet explicitement le principe suivant : Développer une main d’œuvre bon marché et flexible, et accélérer le démantèlement maximum des services publics et des acquis sociaux (« trop coûteux pour les entreprises »), sont les conditions pour rendre la France « attractive » et « compétitive » pour les capitalistes. L’idée est très simple, il faut exiger le pire pour les gens, pour attirer et faire grossir des riches qui en contrepartie investiront et créeront de l’emploi. Le pire -en fait- serait le meilleur, puisque les sacrifices du peuple salarié permettraient aux dieux de l’argent et aux entrepreneurs de créer le bien commun… Bien entendu nous sommes là très loin de toute idée d’intérêt général, car les apôtres zélés du libéralisme que sont Sarkozy et Bayrou savent parfaitement qu’ils ne défendent rien d’autres que les intérêts particuliers de leurs maitres capitalistes. Mais en bon politiciens, c’est-à-dire en professionnels du mensonge et de la duperie, ils ont pour rôle de faire croire au peuple que son intérêt est intimement lié à celui de l’exploiteur. Bayrou et Sarkozy s’illustrent aussi avec la même malhonnêteté au sujet de l’endettement du pays, et des sacrifices auxquels nous devrions consentir. On se souvient que Bayrou était pendant les présidentielles 2007, un précurseur dans le domaine de la démagogie « anti-dette publique » et dans ses appels à l’austérité salutaire (« pensez à vos enfants », gémissez-t-il alors). Eh bien aujourd’hui Bayrou est rejoint par Sarkozy (et d’autres), pour partager cette infecte posture de politicien pseudo-responsable venant avertir que « nous vivons au-dessus de nos moyens ». Ces politiciens savent pourtant, que l’Etat français a volontairement contracté cette dette auprès des banques privées (dès les années soixante-dix). Et il encourage allégrement ce principe. Ils savent aussi que les intérêts cumulés de cette dette ont déjà couté à l’Etat l’équivalent de la dette elle-même (environ 1500 milliards), tout comme ils sont les acteurs et les partisans des cadeaux fiscaux faits aux riches, et de l’immense manque à gagner cumulé pour l’Etat qui en a résulté. Et cette racaille libérale a malgré tout le culot et le cynisme de feindre d’avoir le sens des responsabilités et d’exiger de nous tous les sacrifices ! Qu’on se le dise camarades, les Bayrou et les Sarkozy ne doivent plus pouvoir déverser leur immonde soupe idéologique sur la population. Mais il ne s’agit pas là de condamner l’idiotie masochiste et réactionnaire des électeurs de la droite libérale, notre tâche camarades, c’est de détricoter fil par fil l’idéologie des oppresseurs, ainsi que de multiplier les fatwas rouge à l’encontre de leurs représentants. C’est ainsi que l’on purifiera la partie du peuple qui peut l’être, et qu’on s’armera pour le communisme !
FN
Après avoir fait la pleureuse dans les médias à propos des signatures, Marine Le Pen a bien du mal à susciter l’intérêt dans cette campagne. Sa démagogie bien connu et sa posture de candidate anti-système s’effritent devant la véritable nature de sa politique. Le FN est un parti nationaliste bourgeois et libéral qui se rêve aux manettes de la république pour faire son beurre. Le FN se fout des travailleurs et veut une classe ouvrière bien docile et une bourgeoisie nationale puissante. Mais surtout que chacun reste à sa place. Ainsi pendant le mouvement des retraites le FN ne se fit entendre que pour s’offusquer du fait que la réquisition des salariés grévistes n’ait pas eu lieu plus tôt. Selon leur programme les syndicats sont archaïques et font partie des maux qui empêchent l’entreprise française fonctionner. Leur analyse de la période actuelle les amène à conclure que le problème c’est l’euro et les immigrés. Alors que le Royaume-Unis qui a gardé sa monnaie s’est lui aussi enfoncé dans la spirale de la dette, et que tous les économistes même les plus à droite reconnaissent que l’immigration est une richesse. Surtout quand ils n’ont pas de papier et ne bénéficie donc pas de la sécu, du chômage ou de la retraite même si ils cotisent. Le FN n’a donc aucune proposition révolutionnaire ou même anticapitaliste bien au contraire ils sont les ultimes garants d’un système décadent. Le jour où la population se soulèvera pour renverser enfin tous ces porcs de bourgeois, elle trouvera le FN organisé et financé pour la combattre et la maintenir dans sa servitude. En attendant le FN ne représente rien en termes de militants. C’est un parti qui n’existe que dans le cadre des élections bourgeoises, un parasite comme le modem sans base réel mais qui personnifie 10 à 20% de ceux qui pensent que la politique c’est voter et gueuler devant la télé. Preuve que le FN est bien une partie inhérente du système capitaliste.
CONCLUSION
Si l’abstention est le premier parti de France c’est qu’une majorité sait que voter n’a pas de sens pour les travailleurs dans une démocratie bourgeoise. Aujourd’hui on essaye de nous vendre le « vote utile » voir le « vote juste ». Mais quand l’avis de la population s’oppose à ceux des représentants de la bourgeoisie comme lors du NON à l’Europe –UMP et le PS et les autres ne jugent pas utile de le prendre en considération. Le « vote utile » tel qu’ils voudraient nous le vendre est en réalité celui du « moins pire », celui de la démission du peuple et de son renoncement face au pouvoir politique. Cette logique du choix le moins mauvais conduira inévitablement comme aux Etats-Unis à nous demander de choisir entre la droite (démocrate) et l’extrême-droite (républicain). Quel sera alors le choix des chantres de la démocratie bourgeoise qui nous explique que c’est un devoir d’aller voter.
Le droit de vote n’est pas un droit pour lequel se sont battus nos aïeux, c’est une entourloupe du système en période pacifiée. C’est une façon pour lui de se légitimer et nous faire accepter au final des décisions qui ne sont pas les nôtres, tout en nous promettant que l’on pourra y remédier au prochain vote. Plus qu’un droit de voter tous les 5 ans, c’est surtout le devoir de fermer notre gueule le reste du temps.
Pour empêcher tous ces pourris, ces corrompus, tous ces valets du CAC 40 de choisir à notre place il faut s’organiser, intervenir, dans les quartiers, dans les entreprises, tous les jours avec les organisations ouvrières politiques et syndicales. Notre boycott est en ce sens un refus conscient de la démocratie bourgeoise et de l’idéologie dominante sur un changement possible par le vote. Il exprime également notre méfiance et nos critiques envers tous les représentants des travailleurs qui renoncent à leur rôle révolutionnaire.
Nos vies ne sont pas différentes que le gouvernement soit de gauche ou de droite. Le chômage, les problèmes d’accès au logement ou pour se chauffer, la baisse du pouvoir d’achat, tout ceci ne dépend pas de quelques hommes politiques mais de l’évolution générale du capitalisme et de la lutte des classes. De Le Pen à Mélenchon, ils sont tous au service des possédants. D’ailleurs la bourse s’en fout bien que ce soit l’UMP ou le front de gauche au pouvoir. Rien ne menace les actionnaires et leur pouvoir tant que le pouvoir bourgeois reste en place. Nous ne participerons pas à cette mascarade. Notre démocratie implique des représentants mandatés et révocables tout le contraire de cette farce électorale.
NEYA
Publié dans Combat n°27 Mars/Avril 2012