Un Hiver de plus sous le capitalisme

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Non classé
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Un hiver de plus sous le capitalisme

 

Hé oui ! En France, en 2012, on meurt encore de froid ! Chaque hiver, les médias bien-pensants feignent de s’offusquer qu’il existe des milliers de gens à la rue, et que d’autres ne peuvent se chauffer convenablement.

Comment ? Dans un pays aussi développé, on meurt encore de froid, on ne trouve pas de toit ! Hélas, oui, la Fondation Abbé Pierre a recensé environ 130.000 sans-abris et plus de 3 millions de mal-logés. Mais cette technocratisation de la prise en charge de l’action publique n’a pas vocation à résoudre les problèmes de l’accès au logement et se révèle même largement insuffisante pour ce qui est d’offrir un hébergement d’urgence. Chaque soir des centaines de personnes dorment à la rue faute d’accès à ces sites, faute de places, ou refusent simplement de s’y rendre à cause de l’insécurité des risques (vol, agression) et des conditions d’entrée inadaptées au SDF (alcool, chien).

Le plan d’urgence hivernal mis en place depuis l’hiver 2003/2004 introduit un mécanisme de pilotage automatique de la population sans abri. A l’instar des canicules, dès que le mercure atteint une certaine température, un programme de gestion des risques vitaux est déclenché. Ces plans d’urgence ne sont que des alibis politiques pour se protéger du blâme, marquant l’abandon par l’État de la question du logement. Il ne s’agit plus d’urgence quand les besoins sont connus et attendus. Combien redoutent la fin de la trêve hivernale le 15 mars ? Le 15 février une mère de famille de six enfants s’est immolée en Seine Saint Denis, cela faisait plus de dix ans qu’elle était sans domicile fixe.

Nous, communistes révolutionnaires, affirmons que personne ne devrait vivre à la rue ou se retrouver ballotté entre les hébergements d’urgence, les squats et les chambres d’hôtel. Nous avons les moyens de loger décemment toute la population. Pour cela nous n’hésitons pas  à nous attaquer au cœur du problème : la propriété privée capitaliste. Dans le système capitaliste, la gestion du marché de l’immobilier engendre une misère qui touche de plus en plus de personnes. La précarité se généralise et ne concerne pas seulement quelques marginaux fainéants et profiteurs comme l’État et les médias voudraient nous le faire croire, mais des travailleurs par familles entières. Comment pourrait-il en être autrement quand, ces 10 dernières années les loyers ont augmenté de manière exorbitante (+ 83% dans le privé, + 27% en HLM) ?!

Certains accuseront la crise du logement. Mais cette expression cache en fait un problème chronique du système capitaliste : la spéculation. Tandis que les travailleurs s’endettent sur 20 ans pour devenir propriétaire de leur logement, dans le but illusoire de se mettre à l’abri pour leurs vieux jours, la bourgeoisie investit dans la pierre pour faire des bénéfices. Ces grands propriétaires n’en ont rien à foutre que des gens meurent de froid, ils n’en ont rien à foutre de racketter leurs locataires par des loyers excessifs, ça ne les gêne pas de proposer des logements indécents. Ils achètent non pour se loger mais uniquement dans le but de revendre et encaisser une grasse plus-value. Ils n’hésitent pas à garder des logements vides en attendant que les prix grimpent. Ils provoquent donc volontairement la pénurie et mettent en concurrence les personnes qui veulent accéder à un logement. Dans ces conditions, des milliers de gens n’ont d’autre choix que de vivre sur un parking ou à l’orée des bois (ce qui n’a rien de poétique par -10°). Il ne s’agit pas d’une crise, tout ceci étant sciemment organisé et même financé dans un seul but : assurer un maximum de bénéfice à une poignée de capitalistes. Il est évident que, dans une économie capitaliste, les besoins de la population ne seront jamais pris en compte. Au contraire, pour assurer le droit privé de quelques-uns à accumuler les richesses, le peuple est jeté en pâture au marché et à ses lois du profit.

Alors que fait-on ? Allons-nous encore tolérer que des hommes et des femmes crèvent de froid ? Allons-nous, comme le candidat du PS, au service des intérêts bourgeois, proposer « d’encadrer les loyers » ? Ou alors, comme les partis plus « à gauche » (du Front de Gauche au NPA) promettre de créer tout un tas de réformes du marché de l’immobilier, qui vont de l’interdiction des expulsions à de grosses amendes imposées aux maires qui ne respectent pas les 20% de logements sociaux ? Non ! Le capitalisme a toujours fait subir au peuple la misère et la précarité. Ce n’est pas en le moralisant ou en le réformant qu’on pourra éradiquer tous ces maux !

Il y a plus d’un siècle, en 1872, Engels affirmait que « la crise du logement n’est pas un hasard, c’est une institution nécessaire ; elle ne peut être éliminée, ainsi que ses répercussions sur la santé, etc., que si l’ordre social tout entier dont elle découle est transformé de fond en comble ».

Nous, communistes révolutionnaires, disons que la société a non seulement les moyens, mais aussi le devoir de fournir à chacun un logement décent. Nous attaquerons le mal à la racine et n’hésiterons pas à exproprier, pour récupérer les immeubles inoccupés. C’est par la gestion socialiste que nous donnerons un toit pour tous ! C’est par la planification de l’état socialiste que nous réorganiserons et bâtirons nos cités et nos lieux d’habitation !  Il n’y a que de cette manière qu’on pourra satisfaire ce besoin élémentaire pour l’homme. Nous en avons les moyens !

Le socialisme c’est un logement pour tous !

Mickaël

Publié dans Combat n°27 Mars/Avril 2012

Laisser un commentaire