Centrafrique : Impérialisme, mensonges et manipulation

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Centrafrique :

Impérialisme, mensonges et manipulation

 

Selon les médias bourgeois, ce serait dans un contexte de conflit pouvant évoluer vers un génocide que le sauveur François Hollande, appuyé par son allié américain, a saisi l’ONU en vertu du chapitre VII de sa propre charte.

Celle-ci prévoit le recours à la force dans un pays où les violences oscillent entre «conflit religieux et ethnique» afin de renforcer la sécurité et de protéger les civils. Pour la contribution de la France, ce sera 1 000 soldats supplémentaires, ajoutés aux 600 déjà sur place pour sécuriser l’aéroport, les ressortissants français, les principaux axes routier, les grandes agglomérations et protéger les convois «humanitaires». Tout cela amène, de facto, à un renforcement de l’occupation de la capitale Bangui et de sa banlieue ainsi que des villes situées au nord-est du pays et au contrôle des routes qui relient la Centrafrique au Cameroun et au Tchad.

A qui les gouvernants peuvent-ils faire croire qu’ils font la guerre pour protéger un peuple ? En tout cas pas à nous qui sommes conscients et instruits par des années d’histoire impérialiste. Non, nous ne l’oublions pas et voyons en cette épisode la continuité de la politique colonialiste. Car le colonialisme français n’a jamais quitté le pays. Aujourd’hui l’impérialisme français orchestre les coups d’État afin de placer ses pantins. Le but réel est de protéger les bases militaires dans ce pays hautement stratégique pour le contrôle aérien du continent africain, et de continuer à organiser le pillage des ressources, notamment en ravissant l’exploitation des secteurs économiques du pays, au profit de multinationales.

Soyons clair, l’Élysée a directement en ligne de mire les ressources naturelles de son ancienne colonie (uranium, pétrole, minéraux rares, bois précieux..) et cherche à maintenir en place ses entreprises du cac40 (Air France, Bolloré, Total, Areva, etc…) avec pour instrument tactique contre l’opinion publique et le peuple centrafricain, le mensonge et la manipulation. Les médias bourgeois tentent de nous fourvoyer à propos des véritables enjeux politiques et géostratégiques en nous servant le trop habituel «défendons la population contre ce dictateur». Ce même «dictateur» qui fut pourtant soutenu par la France hier. La vieille recette qui consiste à placer un dirigeant de la confession ou de l’ethnie minoritaire a encore tenu son objectif de déstabilisation du pays. La mise en place d’un président musulman dans un pays majoritairement chrétien (80% de la population) n’était pas anodine. Elle permet aujourd’hui à la France de légitimer son ingérence via l’ONU. Mais en fait de conflit religieux, nous assistons plutôt aux exactions contre la population de la part de bandes armée. Ce pot-pourri de combattants (organisations rebelles, mercenaires…) est issu d’une partie de l’ancienne milice Séléka. Celle-ci a porté l’actuel président Michel Djotodia au pouvoir contre l’ancien président corrompu François Bozizé, ou pour la promesse d’une intégration dans l’armée régulière. Mais en fait, pour paraître présentable devant la France, Djotodia dut dissoudre sa milice. Dans ce contexte, comment imaginer que plus de 25 000 éléments de la Séléka, sans déontologie militaire, sans salaires, sans logements, lourdement armés, occupant toutes les Sous–Préfectures et tous les villages, cesseront brusquement, comme par magie, de se nourrir sur le dos des populations et de commettre des exactions? Aujourd’hui les différences religieuses exacerbées par les atrocités des membres des milices ex-Séléka servent à justifier l’intervention et le renforcement de la présence Française et internationale dans ce pays qui ne fait que s’enfoncer. La Centrafrique détient le record du monde pour le déploiement de forces de maintien de la paix : onze missions depuis 1998, et l’ONU en prépare une douzième.

Nous autres, marxistes, affirmons que l’institution bourgeoise appelé ONU et son bras armée l’OTAN ne sert qu’à légitimer les interventions impérialistes aux yeux des populations occidentales. La Françafrique frappe de nouveau ce pays pour le seul profit des entreprises et des intérêts bourgeois de François Hollande et de sa clique décomplexée. Car en réalité, ils se foutent bien de la population Centrafricaine. Ils ne pensent qu’au profit des multinationales qui, grâce à cette intervention, feront sortir le fruit de leurs pillages par les voies que l’ONU aura sécurisées. Ainsi, les militaires joueront le rôle de gendarme qui leur est imposé. Tandis que la population, livrée à elle-même, devra survivre dans une nation déjà mise en déroute, et résister afin que le pays puisse se relever, et ne pas succomber au chaos habituel, qui suit toujours la venue des armées impérialistes.

Le prolétariat doit refuser ces actions menées au nom des intérêts français. Les intérêts du cac40 ne sont pas les nôtres ! Pire, ils s’opposent aux nôtres ! Car ces interventions militaires que nous autres, les travailleurs, qui sommes les principaux contribuables, finançons, ne servent que les enjeux capitalistes. L’impérialisme maintient dans l’oppression le peuple Centrafricain au lieu de l’aider ! Après la Libye, la Côte-d’Ivoire et le Mali, voilà le tour de la Centrafrique.

A bas l’intervention française en Centrafrique !     

SAUYEUR

Publié dans Combat n°33 Hiver 2013/2014

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