Vive la guerre révolutionnaire en Colombie !
Depuis 2012, des pourparlers ont débuté entre la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement du président Juan Manuel Santos.
Ce dernier, cherchant à soigner son image à l’approche des élections, pratique la tactique de la main tendue. La guérilla, quant à elle, plusieurs fois bousculée et décapitée ces dernières années, accepte semble-t-il, cette « porte ouverte » du pouvoir bourgeois. Cette sortie, vise notamment la « réinsertion des guérilleros dans la vie politique », dans une « Union patriotique » au côté du Parti communiste colombien.
Mais que penser de ces « négociations pour la paix » ? Ils sont nombreux les journalistes et les militants « pacifistes » à saluer ces pourparlers ! D’autres, un peu plus lucides, restent prudents en rappelant que l’Etat colombien n’a jamais eu pour habitude de respecter ce genre d’accords, et qu’il n’a pas hésité, en 1984, à exterminer physiquement les membres de la dernière Union patriotique… Mais nous, les révolutionnaires, nous redoutons surtout que ces négociations visent à accompagner les FARC vers une forme de capitulation ! Car il ne fait aucun doute que la renaissance d’une Union patriotique, électoralement intégrée, devra nécessairement respecter le cadre de l’Etat bourgeois colombien pour exister. Et nous avons les meilleures raisons de penser, que le parti communiste colombien, ce parti embourgeoisé qui n’aspire plus qu’à se normaliser dans le jeu électoral de la société capitaliste, n’a rien d’autre à proposer aux combattants de la guérilla que l’abandon de la révolution !
Donc, à moins que ces pourparlers ne soit, pour les FARC, qu’une tactique visant à gagner du temps, ce que nous espérons, ils ne peuvent mener qu’à deux options malheureuses : soit les guérilleros seront livrés pieds et poings liés aux assassins du pouvoir, ce qui est déjà arrivé plusieurs fois dans l’histoire de la Colombie, soit ils deviendront des agneaux politiques inoffensifs rééduqués à la sauce social-démocrate ! Mais dans tous les cas, la paix n’est pas d’actualité et ces pourparlers doivent inspirer la crainte d’être désarmé face au spectre de sang et de désespoir qui plane au-dessus de la tête des hommes et des femmes du peuple travailleur ! En effet, le prolétariat et la petite-paysannerie colombienne, eux qui se sont illustrés dans un mouvement de grève d’ampleur cet été, ne doivent surtout pas se laisser amputer de leur bras armé ! Dans un pays rongé par la misère, par la violence des narcotrafiquants et par les assassinats politiques, la lutte des classes doit nécessairement atteindre sa plus haute expression dans une guerre populaire généralisée ! Tout le reste, les blablas sur la paix ou la démocratie, cela ne signifie rien d’autre que la soumission et le ralliement à la bourgeoisie assassine !
Pas de paix à attendre des négociations avec l’Etat !
Travailleurs colombiens, tous unis contre le pouvoir de l’argent !
Solidarité combattante avec les FARC et vive la guerre révolutionnaire en Colombie !
Publié dans Combat n°33 Hiver 2013/2014