Grève des agents de sureté :
Une victoire partielle sur fond de démagogie antisociale
La grève -cette fin d’année- des agents de sûreté dans les aéroports pour obtenir 200 euros d’augmentation de salaire, a finalement abouti au doublement d’une prime représentant l’équivalent d’un treizième mois.
Mais ce ne sont pas les revendications, la lutte et son issue, qui ont attiré l’attention des medias, des commentateurs et du gouvernement, mais bien les perturbations engendrées sur le trafic aérien, avec la mise en avant de l’idée puante selon laquelle les honnêtes voyageurs seraient « pris en otage ».
Depuis le temps, on connaît le refrain du pouvoir : la grève est un droit garanti par la Constitution, à condition qu’elle ne gêne personne, c’est-à-dire qu’elle ne serve à rien. Le gouvernement en a donc profité pour évoquer la nécessité d’une nouvelle loi portant atteinte au droit de grève, en évoquant l’extension du « service minimum », ou celui du délai de préavis.
En revanche, le fait que le gouvernement ait remplacé en toute illégalité les agents en grève par des policiers, c’est-à-dire d’avoir effectué un « prêt de main d’œuvre à but lucratif », voilà qui n’a curieusement pas suscité l’attention des commentateurs.
En vérité, camarades « l’Etat de droit » est une duperie, et la lutte des classes n’admet qu’un seul principe : le rapport de force !
Publié dans Combat n°25 Janvier 2012