L’exploitation
saisonnière
Comme chaque année, à la période d’été, l’industrie touristique fait appel à de nombreux travailleurs saisonniers.
Ces derniers pallient le manque de travailleurs dû en partie aux départs en vacances, mais servent également de main d’œuvre dans les établissements ouverts uniquement l’été ou dans tous les autres secteurs alimentant l’économie estivale.
Ces travailleurs saisonniers, ce sont des intérimaires, des travailleurs précaires ou des étudiants dont le travail estival est vital pour payer en partie leurs études. Ils ont en commun le fait d’être exploités par le patronat qui contourne allègrement le droit et le code du travail mis en place par le système bourgeois.
Les exemples sont multiples. Lorsque les travailleurs saisonniers ont un contrat, celui-ci est rarement respecté et peu sont ceux qui osent se révolter, de peur de perdre leur emploi et la paye qui l’accompagne. Cette dernière ne tient la plupart du temps pas compte du temps de travail réellement effectué. Contrat de 35 h hebdomadaire pour 60 accomplies, pauses non respectées, logements indécents. En ce qui concerne ceux qui travaillent dans les stations balnéaires, humiliations, congés qui sont souvent du domaine de la science-fiction. Les employeurs se savent en position de force et ils en abusent. A coups de promesses de rallonge en fin de saison, subitement oubliées, situation face à laquelle le prolétaire ne peut rien si ce n’est se tourner vers une procédure judiciaire coûteuse et inutile sans preuve du travail accompli, du chantage, etc.
Tout le monde se fout de l’envers du décor pourvu que les vacances se passent bien et que l’on soit bien servi par l’armée des saisonniers exploités, dont beaucoup ignorent la réalité de leur situation. Et ce ne sont certainement pas nos politiciens bourgeois qui vont s’y intéresser, trop occupés à créer leurs clubs de réflexion et autres blogs à la con en vue des universités d’été de leurs partis, tout aussi abjectes.
Ce système correspond parfaitement à la bourgeoisie qui s’engraisse durant l’été en majorant les tarifs et en rognant sur les salaires déjà bien bas. Ils veulent nous faire croire qu’avec l’abaissement du taux de la TVA dans la restauration, les salaires seront augmentés. Ils oublient que les patrons qui seuls profiteront de cette mesure, ne voient dans celle-ci qu’un moyen de lutter contre les fast-foods. Il ne s’agit là que d’un arrangement entre capitalistes.
Il est grand temps de se révolter contre ce système d’exploitation et de mettre fin à l’hypocrisie générale des gouvernements bourgeois qui ferment les yeux sur les conditions de travail des travailleurs saisonniers, pourvu que leur électorat passe de bonnes vacances, fasse tourner l’industrie touristique et qu’ils aient la garantie de bonnes retombées économiques dans les caisses de l’Etat capitaliste et dans les poches de leurs amis de la bourgeoisie.
MEHDI
Publié dans Combat n°10 ETE 2009