Elections et émeutes en Iran

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Elections et émeutes en Iran

 

Alors que l’islamiste Mahmoud Ahmadinejad, très populaire en Iran, était réélu avec 63% des voix au premier tour des élections présidentielles le 12 juin dernier, son principal opposant, le « réformateur » Hossein Moussavi, se déclarait également vainqueur, suite à des fraudes électorales.

Cela ne change sans doute pas grand-chose pour le peuple iranien que ce soit l’un, islamiste et antisémite qui s’oppose à l’impérialisme sur une ligne religieuse, ou l’autre -également islamiste bien que paraissant plus modéré- ancien premier ministre, qui soit élu. Cependant suite aux soupçons de fraudes, dès le 13 juin, de violents affrontements ont éclaté entre la jeunesse qui conteste les résultats de ces élections et les forces de l’ordre.

Les « voltigeurs » iraniens, qui répriment les manifestations, les arrestations d’opposants, et les meurtres par des miliciens islamistes pro- Ahmadinejad ont fait entre 50 et 100 morts selon les sources. Des centaines de personnes ont été arrêtées et torturées dans les geôles iraniennes…

L’aspect très intéressant de ces émeutes est que plus que contester les résultats, on s’aperçoit dans les déclarations de nombreux jeunes iraniens, qu’elles contestent surtout la république islamiste, Moussavi n’étant soutenu par la plupart que pour faire « moins pire ».

Cependant, beaucoup de ces jeunes sont étudiants et appartiennent à la classe moyenne ou la petite bourgeoisie. Soutenus par des intellectuels et des artistes célèbres, ils veulent se débarrasser de l’oppression de ce régime des mollahs. Pourtant le candidat Moussavi comme tous les candidats de cette élection a -lui aussi- été coopté par le conseil des gardiens de la révolution. C’est également un homme du sérail et peu d’espoirs peuvent se fonder sur lui.

Et la population pauvre le sait bien, préférant un populiste comme Ahmadinejad même si son bilan économique est catastrophique ; avec une inflation de 25%. Ahmadinejad représente pour ceux qui le soutiennent la révolution, alors que Moussavi souhaite ouvrir le secteur public au privé.

Ces élections ne sont pas la solution pour sortir l’Iran de la misère. Comme n’importe quel pays capitaliste au monde, ce n’est pas des élections bourgeoises ou une république -qui plus est ici- religieuse, qui feront changer les choses. Ne nous faisons donc pas d’illusions quant au caractère de ces émeutes ! Au mieux, elles déboucheront par un renversement de la dictature des mollahs et à son remplacement par un islamisme modéré.

Nous ne soutiendrons pas de révolte dans une autre perspective que celle de la révolution socialiste !

Nous ne soutiendrons pas de révoltes qui font le jeu de l’impérialisme, mais celles qui ouvriront la voie à une véritable prise du pouvoir par les travailleurs iraniens ! Non à la dictature d’Ahmadinejad !

Non à l’alternative bourgeoise de Moussavi !

Publié dans Combat n°10 ETE 2009

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