Pourquoi nous allons vaincre

Pourquoi nous allons vaincre…

 

Nombreux sont ceux qui pensent, par ignorance, que l’idéal communiste relève avant tout de l’utopie et de la seule volonté généreuse et idéaliste d’hommes et de femmes révoltés par les injustices.

En réalité il ne s’agit pas simplement d’une histoire de morale ou d’une lutte de principe pour un monde meilleur, mais bien d’une perspective logique et inévitable découlant de l’évolution même de l’histoire économique des sociétés capitalistes. En effet, tout comme ces dernières ont fini par succéder à l’ordre de la féodalité (révolution bourgeoise de 1789 en France, par exemple), l’ordre du capital finira à son tour par être dépassé par une société nouvelle, économiquement rationnelle et socialement égalitaire.

Cette société, fondée sur la propriété sociale d’une économie supérieure d’abondance, pourra dans cette mesure supprimer les inégalités héritées de l’exploitation salariée, et ainsi se passer d’un appareil d’Etat militaro-policier ayant pour fonction d’assurer la domination d’une classe sur une autre (Les bourgeois ont besoin d’Etats pour garantir leur droit à l’exploitation des hommes et au pillage des ressources planétaires).

La société communiste qui créera le cadre d’une humanité libre, maitresse de son économie et donc soucieuse de son environnement, ne tient donc pas du rêve, mais bien des possibilités nouvelles et de la nécessité historique de dépasser un ordre économique devenu vieillissant, destructeur, parasitaire et irrationnel.

Le capitalisme qui se fonde sur la propriété privée des moyens de production, de distribution et d’échange, a développé des structures économiques puissantes et centralisées et il a développé, permettant ainsi des progrès à l’humanité, des gains de productivité immense. C’était son rôle historique, le rôle historique de la bourgeoisie. L’économie humaine est donc techniquement capable de produire aujourd’hui tout le nécessaire pour que tout le monde vive bien, et elle peut même, en plus, donner satisfaction à un certain nombre de nouveaux besoins.

Pourtant, du fait de l’appropriation privée de la production, et donc du fait de la logique même d’un système qui produit en fonction des profits et non en fonction des besoins, des centaines de millions de gens souffrent de la famine, et des milliards vivent dans une pauvreté indécente.

Ce système économique stupide et criminel, qui pouvait avoir un certain sens économique par le passé (la fonction économiquement dynamique et socialement motrice des entrepreneurs individuels au 19ème siècle, par exemple), a atteint donc un stade d’irrationalité qui le condamne lui-même vers sa perte.

L’économie moderne est en effet composée de processus de production toujours plus socialisés (qui concernent avant toute chose la société, et non plus des entrepreneurs individuels), qui entrent toujours plus durement en contradiction avec le mode d’appropriation privée des entreprises.

Le développement des forces productives tend à ne plus pouvoir supporter la propriété privé.

Cette dernière agit en effet comme une chaine entravant le bon développement de l’économie, en tarissant aveuglément dans sa logique de profits à court terme, ses propres sources de vie, constitues par la demande solvable (ces mêmes gens que le capitalistes ont intérêt à précariser, donc à rendre moins solvable) ou les ressources naturelles (qui s’épuisent).

Le système, est prisonnier de ses propres contradictions, qui inéluctablement s’aggraveront. Pour créer ses profits vitaux, le capitalisme a sans cesse besoin d’ouvrir de nouveaux marchés et de créer de  nouveaux besoins auxquels puisse répondre la solvabilité des ménages. Mais en même temps, le capitalisme doit amortir une charge toujours plus grande d’équipements (capital constant), une charge croissante qui tend à faire baisser son taux de profit, et l’oblige à réduire la part des salaires (capital variable).

Le problème ? Eh bien ce sont ces mêmes salariés, qui composent les ménages et la demande solvable ! D’où la contradiction mortelle du système, et la lutte implacable que se livrent le travail et le capital. La crise que nous connaissons illustre d’ailleurs très bien l’agonie croissante du capitalisme, puisque c’est en forçant une demande solvable qui n’existait pas, c’est-à-dire en poussant les gens à prendre des crédits (susceptibles de voir leurs taux d’intérêts exploser…), que tout a commencé.

Pour le capitalisme, le crédit n’est donc rien d’autre qu’une manière de repousser ses propres limites, mais ces limites-là, elle ne tarderont pas à faire apparaître clairement aux yeux d’un prolétariat déjà majoritaire, l’impérieuse nécessité de le révolution communiste !

Publié dans Combat n°10 ETE 2009

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