Pour que ça change,
faut que ça pète !
Que les esprits pacifiés s’apprêtent à déchanter, car les coups et les humiliations que nous encaissons aujourd’hui déterminerons les révoltes de demain !
Nous autres, salariés saignés par la voracité du capital, nous autres, hommes et femmes d’un peuple souillé par la société du profit, nous ne nous laisserons pas sacrifier sur l’autel de la finance ! Nous ne sommes pas dupe du jeu du pouvoir ; pour que les quelques richissimes familles à la tête du pays encaissent toujours d’avantage de profits, la clique gouvernementale, Sarkozy en tête, poursuit le long et infernal travail de destruction des acquis que nos ancêtres salariés avaient obtenu au prix de sacrifices et souvent de leur vie. Les exécutants politiques de la bourgeoisie, cette véritable mafia gouvernementale à la solde des puissances de l’argent, poursuit son travail de casse sociale sur tous les fronts : A commencer par les retraites ; Alors que les travailleurs qui partent avec une retraite pleine ne sont déjà plus qu’une minorité, la nouvelle hausse de la durée de cotisation a 41 annuités (prélude à 42, puis 43 ans), confirme la volonté du pouvoir de refuser le repos aux anciens.
Pourquoi les capitalistes et le gouvernement nous imposent cela ? Pour deux raisons : Premièrement en nous interdisant l’espoir de pouvoir compter sur une retraite pleine et décente, le gouvernement exige de nous que nous souscrivions aux fonds de pensions privés, dans l’intérêt, une fois de plus, des capitalistes. Deuxièmement, le déficit de plusieurs milliards dans les caisses de retraites, dut au vieillissement de la population, impliquent des choix politiques. Et comme nos dirigeants politiques n’ont ni l’intention de solutionner la question via l’augmentation du nombre de cotisants (création d’emplois, lutte contre le chômage, réduction des inactifs en âge de travailler), ni l’intention de consacrer les ressources nécessaires pour combler ce déficit (par exemple en puisant dans les dizaines de milliards d’euros offerts chaque année, sous forme d’exonérations, aux grands capitalistes du pays), leur politique se réduit donc à la destruction effective du droit à la retraite.
Mais le gouvernement ne s’arrête pas là, loin de se satisfaire de vouloir nous faire travailler jusqu’à la mort, c’est aussi la limitation même du temps de travail qui est ciblé. La casse des 35 heures, est bel et bien en marche. Le gouvernement avait pourtant invité, dans le cadre du projet de loi sur la représentativité syndicale, les syndicats (CGT et CFDT) à trouver un accord avec le Medef, et ce même gouvernement avait salué un moment « historique » quand celui-ci fut enfin signé le 18 avril. Et pourtant cette honteuse compromission des syndicats ouvriers, qui impliquait déjà des assouplissements sur le nombre légale des d’heures ’sup.’, ne suffisait pas au gouvernement ; les syndicats ont bien vite découvert que le projet de loi de Xavier Darcos, le ministre du travail, était bien loin de se limiter à l’accord qui avait été signé ; les patrons auraient en effet la possibilité d’individualiser le contrat de travail du salarié sur la base d’un forfait horaire. Ce qui signifierai concrètement que le salarié pourrait travailler bien au-delà de 35 H sans bénéficier de la moindre heure supplémentaire ! A ce rythme, la seule limitation du temps de travail pourrait bien être celle fixé par les directives européennes, à savoir 48 Heures hebdomadaires !
En bref, nos bureaucrates syndicaux ont tendu naïvement la main et se sont fait arracher le bras ! Et si la collaboration de classes ne paie pas, la loi sur la représentativité syndicale en permettant a un syndicat représentant 30% des salarié de valider un accord, a au moins le mérite d’assurer l’hégémonie syndicale de la CFDT et de la CGT. Ce n’est tout de même pas ces honorables « partenaires sociaux », que sont le social traître Cherèque et le collabo Thibault qui vont s’en plaindre… Quant au pouvoir d’achat ? Alors que les prix flambent, que ce soit sur l’essence et le gazole, sur les produits alimentaires, le fioul domestique et le gaz, ou sur mille petites choses encore, que propose le gouvernement ? Eh bien, il augmente, comme la loi l’impose lorsque l’inflation excède les 2%, le SMIC de 0,9%. Un minimum légale, certes, mais rassurons-nous, cette obligation contraignante pour le gouvernement de réévaluer du SMIC en cas d’inflation est actuellement en passe d’être remise elle aussi en cause. Les modalités de fixation du SMIC devrait en effet être confiées à des « experts », sans doute aussi bien attentionnés que Xavier Bertrand, et nos autres ministres « experts » en pouvoir d’achat. Mais notre gouvernement a mieux que çà en matière de pouvoir d’achat : A l’aide d’un nouvel « expert », l’ami de Sarkozy Thierry Saussez « délégué interministériel à la communication », et d’un petit investissement communicatif de 4,3 million d’euros, le gouvernement nous propose une petite campagne de publicité – propagande rien que pour nous convaincre… que « mois après mois nous gagnons la bataille sur le pouvoir d’achat » !
Nous sommes peut-être de plus en plus pauvres, mais pas de plus en plus cons ! En ce qui concerne la santé et la sécurité sociale, après le forfait d’un euros sur les consultations, les franchises médicales et le déremboursements de centaines de médicaments, il semble bien que ce soit les personnes atteintes d’affections de longues durée (ALD) qui soient la prochaine cible du gouvernement. Les traitements pour ces personnes souffrant de maladies tel que Parkinson, d’Alzheimer, d’hypertension, du diabète, épilepsie, d’hémophilie, ou encore du sida et du cancer étaient jusqu’à présent intégralement remboursé par la sécurité sociale. Sous la pression du ministre du budget, et du haut fonctionnaire à la tête de la sécurité sociale, la ministre de la santé Roselyne Bachelot est sommée de prendre une décision dans le courant de l’été. Il y a donc prochainement fort à craindre pour ces personnes qui bien souvent, n’ont ni l’argent pour se payer une mutuelle, ni l’argent pour les médicaments… Et nous ne parlons pas des suppressions de postes dans l’éducation nationale, à la poste, des attaques contre les chômeurs, les sans-papiers, ou contre les travailleurs des routes, des mers et des terres, bref, des dizaines d’autres coups, directs ou indirectes que le gouvernement assène à la population du pays !
Alors que les capacités matérielles de la société devraient permettre aux hommes et aux femmes de vivre mieux et de profiter d’un progrès général, nous sommes dépouillés, pratiquement jour après jours de nos maigres et derniers acquis, nous sommes réduits à vivre de plus en plus mal ! Il est temps que cela cesse !
Le temps du fatalisme et des larmes doit laisser place au temps de la rage et des armes ! Camarades, pour que ça change, il faut que ça pète !
Publié dans Combat n°2 Juillet/Aout 2008