Quand le désespoir du peuple s’illustre dans les

Les résultats des Européennes 2014 :

Quand le désespoir du peuple s’illustre dans les urnes…

Faute d’alternative révolutionnaire au système !

 

Comme lors des précédentes élections, notre parti a mené campagne pour le boycott révolutionnaire.

Nous affirmons en effet, dans la plus pure tradition marxiste, que l’Etat est « l’outil de domination d’une classe sur une autre », et que ses institutions démocratiques n’ont absolument pas vocation à améliorer la situation des travailleurs exploités. Bien au contraire, l’Etat bourgeois et sa démocratie, existent précisément pour nous faire consentir et participer à notre propre condition d’esclave salarié. Nous considérons donc comme une priorité de mener la lutte idéologique contre les illusions électorales ! Et nous opposons au masque démocratique de la dictature des riches, nos conceptions d’une démocratie salariée fondée sur les assemblées de travailleurs et régit par des principes tels que le mandat et la révocabilité.

De plus en plus de gens ressentent ou comprennent que les échéances électorales proposées par la société bourgeoise ne permettent pas de changer véritablement les choses. Cette vérité a été encore constaté par l’opinion suite aux dernières élections présidentielles, avec l’arrivée au pouvoir d’une clique politicienne de gauche assurant une parfaite continuité avec les politiques précédemment menées par la droite. Les élections européennes qui viennent de s’achever, confirment cette tendance, où plus de la moitié des électeurs n’ont pas pris la peine de se déplacer pour voter. Et comment ne pas leur donner raison, la composition du parlement fantoche d’une Europe qui n’est rien d’autre qu’un vaste espace de libre-échange pour la bourgeoisie, voilà qui n’a vraiment pas de quoi passionner la masse des travailleurs salariés ! Cependant, loin de nous l’idée de nous satisfaire de cette situation, car la perte de confiance et d’espoir en la démocratie bourgeoise et en ses politiciens, ne s’accompagne actuellement pas d’un regain de combativité des salariés, faute, à notre avis, d’une nouvelle source d’espoir, d’une alternative révolutionnaire cohérente et crédible au système actuel !

Ceci étant dit, parmi ceux qui sont inscrits sur les listes électorales, 43% ont tout de même décidé de faire la démarche d’aller voter, par conditionnement, « comme tout petit bon citoyen qui se respecte », c’est-à-dire, la plupart du temps, sans réflexion, sans conviction, sans vraiment être en capacité de répondre à la question : « pour quoi faire ? ». Et à ce petit jeu, il n’est pas si surprenant que le « citoyen modèle » exprime les sentiments suivants : les mécontents, bercés de préjugés réactionnaires et d’illusions nationalistes, donnent 25 % au Front national. Les assez contents, ces « pseudos privilégiés » (ceux qui pensent l’être) et ces soumis à l’idéologie libérale qui pensent que seuls leurs maîtres bourgeois peuvent leur donner à manger, donnent 20% à l’UMP. Les contents bien-pensants, ces conservateurs aisés qui veulent vivre dans leur bulle en gardant « bonne conscience », offrent  14,7 % au PS ou encore 8,7 % au Verts.  Les pas très contents, ces contestataires naïfs attachés à leur identité « citoyenne de gauche », votent à 6,6 % pour le Front de Gauche. Et enfin, les organisations d’extrême-gauche récoltent le score minable de 1,6%, c’est-à-dire, à peine plus que le nombre de leurs sympathisants.

Ces résultats illustrent, à notre avis, plusieurs grandes tendances dans l’opinion.

Premièrement, les résultats du FN, confirment la montée des idées contestataires de type réactionnaires et nationalistes, en particulier chez les jeunes générations. Nous avons écrit plusieurs articles théoriques sur cette tendance, mais qui d’autres que nous mènent le combat idéologique contre la réaction et pour la révolution ? Pratiquement personne, ou bien uniquement sur les plans de l’idéologie bourgeoise ou d’un antifascisme stupide, mais nous sommes les seuls à le faire de façon marxiste, sur le terrain de la lutte des classes.

Deuxièmement, le Front de gauche ne bénéficie pas du recul électoral logique du PS. Il occupe un espace électoral restreint ce qui semble indiquer qu’il n’incarne pas une alternative viable au PS, et ce pour au moins deux raisons opposées. D’abord, le Front de gauche, volontairement présenté comme « gauche de la gauche » par bon nombre de grands médias bourgeois, ne peut pas rallier tous les déçus de l’électorat pacifié et conservateur du PS. Celui-ci, attaché à son identité de « modéré », préfèrera souvent l’alternative des autres partis ouvertement libéraux, comme le MODEM. Ensuite, à l’image d’un Mélenchon tout droit sorti du PS, ou d’un PCF, traditionnel allié du PS, le Front de gauche ne se démarque dans la réalité des faits que très peu du PS, et bon nombre d’électeurs potentiels, encrés à gauche, ne peuvent pas y voir une véritable alternative, et préfèrent s’abstenir.

Troisièmement, l’extrême-gauche obtient depuis quelques années des résultats électoraux ridiculement bas. De toute évidence, la pauvreté de son discours de défense des travailleurs, avec ses mots d’ordre rébarbatifs comme « interdire les licenciements » ou « augmenter les salaires », ne séduit plus grand monde. Par ailleurs, cette absence de projet politique cohérent défendu publiquement, s’accompagne de l’ambivalence opportuniste de la présence de l’extrême-gauche aux élections. Les candidatures dites ouvrières du NPA, de LO et du POI ne sont pas lisibles, et de nombreux travailleurs, en particulier révoltés, n’en comprennent pas le sens. Soit l’extrême-gauche est révolutionnaire, et dans ce cas elle n’a rien à faire dans ces élections, soit elle participe aux élections pour changer les choses « de l’intérieur », et dans ce cas il vaut encore mieux voter pour un Mélenchon, qui au moins assume son réformisme. En un mot, les travailleurs sensibles aux idées d’extrême-gauche boycottent les élections ou votent Front de gauche, mais il n’y a pas beaucoup d’espace électoral pour une posture politique bâtarde, qui plus est, accompagnée, au mieux, d’un discours simplement syndical, au pire, de niaiseries démagogiques honteuses, comme le fait le NPA.

Encore une fois, le vide politique laissé par les organisations ouvrières est inévitablement comblé par les idées de la classe bourgeoise, qui est aussi capable d’incarner, avec des partis comme le Front national, une forme de contestation. Quant aux nombreux travailleurs, avec ou sans emplois, qui ne votent pas, par dégout pour le monde politique et parfois par lucidité sur la nature des institutions, ils n’en deviennent pas pour autant des révolutionnaires. Le sentiment qui les anime actuellement c’est le désespoir, et c’est ainsi que le nihilisme politique se développe dans les classes populaires.

Il est grandement nécessaire, camarades, de travailler au développement de nos capacités politiques. Tu es révolté et tu partages nos analyses, engage-toi à nos côtés ! Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés pour parvenir à dresser bien haut, aux yeux du peuple travailleur, l’alternative révolutionnaire au système actuel ! Par la révolution, c’est-à-dire par le renversement de la bourgeoisie et la destruction de son Etat, le peuple salarié gagnera la possibilité de résoudre l’ensemble des problèmes ! En réorganisant l’économie humaine sur des bases collectivistes, il éradiquera rapidement la misère, le chômage et les inégalités ! En gagnant la liberté de décider de ses investissements et de ses priorités, il édifiera le cadre de société compatible avec la nature et favorable à l’épanouissement de tous ! Camarades, vouloir un avenir meilleur, c’est lutter pour un avenir communiste !

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