Hommage à Basile Mahan Gahé
Décédé récemment, cet homme fût un fervent lutteur au sein du syndicat ivoirien »dignité », qui, dans ce pays, est la seule ouverture légale (et non corrompue) pour défendre les droits des ivoiriens.
C’est dans ce petit espace de liberté que Mahan Gahé, ainsi que des centaines d’autres, s’engouffrent corps et âme afin de tenir tête aux sbires mis en place par l’occident et par la France en particulier. Celle-ci, impose ses pantins locaux et leurs riches alliés du CAC40 (Bouygues, Bolloré, Dreyfus, etc…). Ces derniers sont là pour mettre en place de vastes projets de spéculations et d’autres affaires lucratives au détriment des travailleurs et des intérêts de la nation ivoirienne. Eh non, l’impérialisme français n’est pas mort !
C’est justement pour de ces luttes acharnées que Mahan Gahé fut incarcéré puis torturé physiquement et moralement durant 18 mois dans des conditions inhumaines, ainsi que des centaines d’autres camarades encore détenus dans les nombreux Guantanamo ivoiriens. En effet Mahan Gahé avait refusé de suivre la communauté internationale -dans ses choix stratégiques et son ingérence dans les affaires politiques et économiques ivoiriennes- qui ôte toute perspective d’autodétermination au peuple !
Il a refusé de suivre le candidat de la communauté internationale, Alassane Ouattara, dans l’opération ville morte, qui avait pour but d’anéantir l’économie du pays déjà sous-développé, et devait aboutir via la ruine de la Côte d’Ivoire à un renversement du président en place, qui commençait à déranger les intérêts étrangers. C’est contre les situations d’oppressions que luttait Mahan Gahé, mort peu après sa libération, suite aux séquelles de ses nombreuses tortures.
Comme d’autres lutteurs avant lui, Mahan Gahé a rejoint la longue liste des martyrs de la Côte d’Ivoire, mais aussi de tous ceux qui placent le combat pour la défense des valeurs des travailleurs opprimés contre les politiques impérialistes des capitalistes d’où qu’ils viennent. Par son sacrifice, profitons-en pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques ivoiriens luttant pour les intérêts de la majorité du peuple. Car c’est une des conditions nécessaires à la réconciliation de cette communauté qui s’est largement laissée diviser par les mensonges des impérialistes. Les travailleurs organisés se doivent de continuer la lutte afin d’unir tous ce monde dans le sens des intérêts de la population ivoirienne.
Sauyeur
Publié dans Combat n°32 Automne 2013