Pompier :
Besoin d’aide ? Fais moi un chèque !
La dégradation des services publics n’épargne rien ni personne, pas même les missions d’aide et de secours dévolu aux pompiers.
Jusqu’à ces dernières années la population pouvait compter sur eux, pour des secours d’urgence vitale bien-sûr, mais aussi pour un certain nombre de missions relevant de l’aide publique.
Ainsi, il y a peu de temps encore, nous pouvions solliciter les pompiers pour aider un animal blessé ou en danger, pour intervenir en cas de menace d’un nid de guêpes ou de frelons, pour venir ouvrir une porte en cas de perte de clés ou d’ascenseur en panne ou encore pour limiter les conséquences d’un sinistre engendrant une pollution. Au travers de ces missions d’aide publique, la société bourgeoise française garantissait au moins à sa population, toutes classes confondues, un minimum de solidarité et d’humanité. Mais cette époque est en voie d’être révolue.
Aujourd’hui, au nom de l’austérité et pour ne pas faire concurrence aux services payants proposés par les entreprises privées, les conseils généraux imposent aux pompiers de se limiter aux strictes missions définies par la loi L.424-2 du SDIS (service départ d’incendie et de secours), et de facturer lourdement les autres interventions. Ainsi désormais, selon les départements, il faut compter environ 100 euros pour enlever un nid de guêpes, 150 euros pour enfoncer une porte, et 250 euros pour une mission de dépollution…
Les pompiers sont donc littéralement sommés de se transformer en véritables boutiquiers et les situations de mise en danger se multiplient un peu partout sur le territoire (les personnes n’ayant pas les moyens de payer n’hésitant plus par exemple, à s’attaquer au nid de guêpes, ou encore à grimper jusqu’au troisième étage pour rentrer chez eux…) Loin des discours stupides et réactionnaires visant à dénoncer les prétendus « abus » de la population, nous affirmons que cette situation est inacceptable et qu’elle est symptomatique d’un société capitaliste déclinante. Nous assistons en effet, même dans une société bourgeoise des plus avancée socialement comme en France, au renoncement progressif des pouvoirs publics à pour ainsi dire « compenser » l’injustice et la violence du régime économique. Cela doit résonner comme un véritable signal, parmi d’autres, rappelant l’urgence du déclenchement de la révolution sociale !
Publié dans Combat n°29 Automne 2012